Un détenu meurt du Covid-19 sur fond de critiques des ONG

Un détenu, condamné à la prison à vie au Bahreïn, est décédé mercredi du coronavirus, selon les autorités du pays du Golfe, où les ONG appellent depuis des mois à la libération de prisonniers politiques face aux risques sanitaires liés à la pandémie.

Le décès de Hussein Barakat, 48 ans, survient dans un contexte de recrudescence des infections et des décès dans le royaume. "Hussein Barakat est décédé ce matin à l'hôpital (...) à la suite d'une infection au Covid-19", a annoncé le ministère de la Santé dans un communiqué, précisant que l'état du détenu "avait nécessité son placement sous respirateur ces derniers jours". Il avait été vacciné en février, avec une dose de rappel en mars, a ajouté le ministère sans indiquer le vaccin qui lui avait été administré.

L'Institut bahreïni pour les droits et la démocratie (BIRD), basé à Londres, a estimé que la mort de M. Barakat "aurait pu être évitée si le gouvernement avait tenu compte des appels à libérer les prisonniers politiques pour empêcher la propagation du virus". M. Barakat avait été condamné en 2018 à la prison à vie pour appartenance à une "cellule terroriste", une incrimination souvent utilisée à l'encontre des critiques du pouvoir dans les Etats de la région.

Après le soulèvement populaire de 2011, dans le contexte des Printemps arabes, Bahreïn a mené une répression sanglante contre les manifestants, interdit les partis d'opposition et emprisonné des dizaines d'opposants, suscitant des critiques internationales.

En avril, Manama a libéré des dizaines de détenus, dont des prisonniers politiques de longue date, après des manifestations de leurs familles inquiètes de la prolifération du Covid-19 dans les prisons. Mais de nombreux détenus, comme M. Barakat, sont restés en prison.

En dépit de sa campagne de vaccination parmi les plus rapides au monde, Bahreïn a enregistré une hausse du nombre de décès depuis fin mai. Le pays de 1,8 million d'habitants a enregistré au total près de 254.000 cas, dont 1.161 décès. Près de 50% de la population a été entièrement vaccinée, la plupart avec le vaccin chinois Sinopharm, selon les chiffres officiels. La semaine dernière, le gouvernement a exhorté les personnes vaccinées au Sinopharm à recevoir une troisième injection.