Sit-in à Tripoli, Beyrouth et Saïda contre la crise socioéconomique

De sit-in ont été organisés vendredi soir à Beyrouth, Tripoli (Nord) et Saïda (Sud), afin de protester contre la dégradation de la situation économique, alors que le Liban connait une grave crise qui pourrait, selon la Banque mondiale, être classée parmi les pires dans le monde depuis le milieu du XIXe siècle. 

Dans le Nord, les accès à la place el-Nour de Tripoli, épicentre de la contestation dans cette grande ville, ont été fermés vendredi soir par des manifestants qui protestaient contre la dégradation de la situation socioéconomique, rapporte la chaîne locale d'informations LBCI. Peu avant cette mobilisation, l'armée avait rouvert l'autoroute menant de Beyrouth à Tripoli, au niveau du complexe de Palma, ce qui avait provoqué des tensions avec les contestataires, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Les manifestants voulaient "attirer l'attention sur les souffrances quotidiennes" des Libanais, et notamment les pénuries de lait pour enfant, de médicaments et de carburant. "Nous ne pouvons plus continuer ainsi", ont-ils scandé. 

A Beyrouth, des protestataires ont bloqué la route passant devant la mosquée al-Amine, sur la place des Martyrs, avec des pneus enflammés. Ils ont dénoncé les arrestations arbitraires d'activistes et le manque de mesures prises par les autorités face à la crise. 

A Saïda (Liban-Sud), des protestataires ont brièvement bloqué l'accès au rond-point Elia en mettant le feu à des bennes à ordures.

Le Liban connaît sa pire crise économique depuis la guerre civile (1975-1990) qui, marquée par la chute vertigineuse de la monnaie locale et une hyperinflation, a poussé plus de la moitié de la population sous le seuil de pauvreté.