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L'exécutif "très préoccupé" après une panne des numéros d'urgence, Orange présente ses excuses

L'exécutif

Le logo de l'opérateur français Orange. Photo REUTERS/Sarah Meyssonnier

 Les autorités françaises sont "très préoccupées" par le possible bilan humain de la panne qui a gravement perturbé les numéros de secours en France mercredi soir et pourrait avoir causé la mort d'au moins trois personnes, et pour lequel l'opérateur Orange a présenté de "vives excuses".

"C'est trop tôt pour faire un bilan mais évidemment on est très préoccupé", a déclaré jeudi le président français, Emmanuel Macron, en déplacement dans le sud-ouest de la France.

La panne d'un équipement chargé d'acheminer les appels a entravé massivement l'accès aux numéros d'urgence et aux lignes fixes mercredi après-midi jusqu'à minuit, rendant de nombreux services de secours difficiles à joindre par le public à travers la France.

La justice va ouvrir une enquête après le décès suite à un arrêt cardiaque d'un homme de 63 ans à Vannes, dans l'ouest du pays.

Rentré précipitamment d'une visite en Tunisie avec le Premier ministre Jean Castex, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé dans la matinée qu'un patient souffrant de troubles cardiovasculaires "serait décédé" dans l'ouest du pays, faute d'avoir "pu joindre les services de secours à temps". Il a fustigé des "dysfonctionnements graves et inacceptables".

"Deux autres accidents cardiovasculaires" ont eu lieu sur l'île de la Réunion, territoire français de l'océan Indien, a indiqué M. Darmanin, "mais je ne peux pas dire si le temps (avant l'arrivée des secours, ndlr) a été particulièrement long et s'il est imputable à ce numéro d'urgence".

L'entourage du ministre a précisé que ces deux "accidents" s'étaient soldés par la mort des patients. "Ce qui est sûr, c'est que les personnes ont témoigné qu'elles ont essayé d'appeler plusieurs fois et qu'elles n'ont pas réussi tout de suite à avoir des opérateurs", a insisté M. Darmanin.

"Aucun signe" d'attaque externe

Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, a présenté "ses plus vives excuses à celles et ceux qui ont été touchés ces dernières heures", à l'issue d'une convocation dans la matinée du ministre de l'Intérieur. "Pour nous, la situation est totalement normale. Les gens peuvent appeler ces numéros, ils seront parfaitement acheminés à destination", a-t-il déclaré jeudi en fin d'après-midi sur la radio RTL.

Plus tôt sur la chaîne privée TF1, il avait écarté totalement l'hypothèse d'une cyberattaque. "La cause racine" est "plus probablement une défaillance logicielle dans (les) équipements critiques de réseaux", a-t-il dit alors qu'Orange avait précédemment évoqué un incident sur un "équipement de type routeur", l'équipement chargé d'acheminer le trafic. Une cellule interministérielle de crise va se réunir vendredi à 07H30 (05H30 GMT) pour faire un bilan de la nuit.

Un audit a été lancé par le gouvernement, qui rappelle qu'Orange (ex-France Télécom et opérateur historique français) a une obligation de résultat pour assurer l'accès aux numéros d'urgence. Plusieurs syndicats d'Orange pointent jeudi la "perte de maîtrise" ou la "fragilisation" des réseaux de l'opérateur téléphonique après la panne.

Pour la Fédération nationale des sapeurs pompiers de France, l'incident montre le besoin de rénover "notre système d'alerte" et de créer un numéro unique dédié aux appels d'urgence, le 112, qu'elle appelle de ses voeux depuis longtemps. Même si l'on ignore encore si un tel numéro aurait empêché la panne.

Le Premier ministre Jean Castex a appelé depuis Tunis à "tirer toutes les conséquences" de cette panne et "demandé qu'une inspection soit diligentée pour connaître l'origine de cette défaillance".

"Il devait être autour de 18H00 (16H00 GMT) et tous les Samu (services médicaux d'urgence, ndlr) ont commencé à alerter de problèmes dans les centres d'appels. Les gens ne parvenaient pas à accéder au service, des appels n'arrivaient pas, d'autres se coupaient en pleine conversation", a expliqué à l'AFP François Braun, président du syndicat Samu-Urgences de France et médecin urgentiste, alors qu'il y a traditionnellement "un pic d'appels le soir vers 19H00 (17H00 GMT)".

Sur ce sujet, l'Assemblée nationale avait adopté en première lecture jeudi dernier une proposition de loi qui vise notamment à instaurer ce numéro unique dédié, sur le modèle du "911" américain. Ce texte consensuel est désormais attendu au Sénat.

 Les autorités françaises sont "très préoccupées" par le possible bilan humain de la panne qui a gravement perturbé les numéros de secours en France mercredi soir et pourrait avoir causé la mort d'au moins trois personnes, et pour lequel l'opérateur Orange a présenté de "vives excuses"."C'est trop tôt pour faire un bilan mais évidemment on est très préoccupé", a déclaré...