Explosions du 4 août : la France remet un "rapport préliminaire" à la justice libanaise

La France a remis lundi au Liban un rapport "préliminaire" sur les causes de la double explosion au port de Beyrouth, rapporte l'agence Associated Press (AP) qui cite des sources judiciaires.

Selon ces sources anonymes, le rapport français sera "utile" pour l'enquête actuellement menée par le juge d'instruction près la cour de justice, Tarek Bitar. Elles ont toutefois refusé de donner plus de détails sur ce document, alors que, près de dix mois après la déflagration meurtrière, les causes de l'incendie qui s'est déclaré dans le hangar n°12 du port et les responsabilités concernant le stockage, pendant des années, de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium n'ont toujours pas été établies. 

La double explosion avait fait plus de 200 morts et détruit des quartiers entiers de la capitale libanaise. 

La réception par Beyrouth de ce rapport intervient alors que, la semaine dernière, des magistrats français en visite au Liban avaient remis au juge Bitar le volet "technique" du rapport. La France, aux côtés d'autres pays européens, a répondu à la demande des autorités libanaises et a apporté son aide pour enquêter sur la déflagration. Par ailleurs, le parquet de Paris a ouvert sa propre enquête sur le drame du 4 août qui a aussi fait des victimes françaises. La coopération judiciaire entre les deux pays suit son cours.

Après avoir pris la relève de Fadi Sawan, le juge Bitar a interrogé depuis mars les prévenus et de nombreux témoins. Le magistrat s'est par ailleurs penché ces dernières semaines sur l’itinéraire et les pays de contact juridique du navire Rhosus chargé du nitrate d'ammonium. À cette fin, M. Bitar a émis des commissions rogatoires adressées aux pays concernés, directement ou non, par le passage de la cargaison, à savoir la Géorgie, pays d’origine du nitrate d’ammonium, le Mozambique, pays de destination, la Grèce, Chypre et la Turquie.