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Dernières Infos - Formation du gouvernement libanais

"Nous ne permettrons pas que Hariri continue à louvoyer", lance le CPL

Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil, prononçant un discours télévisé, le 21 février 2021. Capture d'écran OTV

Le bureau politique du Courant patriotique libre (CPL), dirigé par le député Gebran Bassil, a une nouvelle fois accusé samedi le Premier ministre désigné, Saad Hariri, d'être "incapable de former un gouvernement", l'accusant de "louvoyer" et lui faisant assumer la responsabilité du blocage politique que connaît le Liban depuis des mois.

"Nous attendons que le Premier ministre désigné décide de former un gouvernement qui respecte les normes et principes constitutionnels et qui soit capable de mettre en œuvre les réformes nécessaires", a affirmé le bureau politique du parti dans un communiqué publié au terme de sa réunion hebdomadaire. Le CPL a accusé le Premier ministre désigné d'être "incapable de former un gouvernement" et de "lancer des accusations contre les autres". "Nous ne permettrons pas qu'il continue à louvoyer. Nous lui demandons d'inviter les blocs parlementaires à une discussion concernant toutes les crises", ajoute le texte, qui réclame que de telles concertations aient lieu "au vu et au su des Libanais afin que chacun soit conscient de qui entrave réellement les réformes au Liban". 

Désigné le 22 octobre dernier, le Premier ministre, Saad Hariri, et le chef d'Etat, Michel Aoun, ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur la formation d'un cabinet et s'engluent dans des rivalités politiques et personnelles. Les rapports entre les deux hommes sont complètement rompus depuis le 22 mars dernier, date du tout dernier entretien orageux entre le chef de l'État et le Premier ministre désigné. La semaine dernière, Michel Aoun avait adressé au Parlement une lettre concernant "l'incapacité" de Saad Hariri à former le gouvernement. Réunie, la Chambre s'était dite favorable à ce que le Premier ministre désigné mette sur pied "le plus rapidement possible" son équipe, "en accord" avec le chef de l'Etat. Cette position permettait au Parlement de se poser à égale distance des deux parties, en rappelant que la Constitution n’impose pas au Premier ministre désigné de délai pour la formation du gouvernement – sans froisser le président de la République. Depuis, le chef du Parlement, Nabih Berry, tente de relancer son initiative axée sur la formation dans les prochains jours d'une équipe de 24 ministres sans tiers de blocage.

Toujours sur le plan politique, le CPL a accusé le gouvernement sortant de "ne pas s'acquitter de ses devoirs face à la crise financière et sociale et de laisser s'installer le vide dans les institutions, y compris le Conseil supérieur de la magistrature (CSM)". Le Premier ministre sortant, Hassane Diab, dont le cabinet a démissionné le 10 août dernier et ne peut se réunir en Conseil des ministres, a une conception restrictive de la gestion des affaires courantes et refuse toute éventualité de renflouement. En l'absence de gouvernement formé, de nombreuses nominations ne peuvent être faites, ce qui laisse des postes en vacance et paralyse certaines institutions, sur fond de polarisation politique, comme c'est le cas pour le CSM.

Le CPL est également revenu sur l'affaire de Charbel Razzouk, un militant de la branche de la jeunesse du CPL, arrêté à son domicile par les Forces de sécurité intérieure, pour avoir accroché une banderole "Qu'as-tu fait, Ghassan ?", en référence au procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, proche du Courant du Futur. Celui-ci avait dessaisi la procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, proche du CPL, des dossiers de crimes financiers. Cette décision avait été interprétée par les partisans du CPL comme une tentative d'empêcher la lutte contre la corruption, dont le parti a fait son fer de lance. Le parti a assuré ne pas être derrière cet événement mais soutenir le militant, dénonçant la violence de son arrestation. Il a encore accusé le procureur Oueidate de dissimuler les dossiers de corruption : "Qu'avez-vous fait des dossiers de corruption que vous avez traités directement, des dossiers des banques et de la Banque centrale, des prêts bonifiés, des transferts financiers à l'étranger, etc. ? C'est notre droit et le droit de tout Libanais d'être informés" du suivi de ces affaires, a lancé le CPL.

Par ailleurs, le CPL a évoqué la question du retour des réfugiés syriens. "Nous appelons à entamer un dialogue et une coopération avec la Syrie pour assurer leur retour", a plaidé le parti, au lendemain de la réélection de Bachar el-Assad à la tête du pays pour un quatrième septennat. Plus tôt dans la journée, M. Bassil lui avait adressé ses félicitations. Le Liban accueille 1,5 million de réfugiés syriens, selon les autorités locales, dont un peu moins d'un million est enregistré auprès du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies.

Le bureau politique du Courant patriotique libre (CPL), dirigé par le député Gebran Bassil, a une nouvelle fois accusé samedi le Premier ministre désigné, Saad Hariri, d'être "incapable de former un gouvernement", l'accusant de "louvoyer" et lui faisant assumer la responsabilité du blocage politique que connaît le Liban depuis des mois."Nous attendons que le Premier ministre...