Le Hezbollah et Berry félicitent Assad pour sa réélection à la tête de la Syrie

Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, et le Hezbollah ont félicité vendredi le président syrien Bachar el-Assad pour sa réélection pour un quatrième septennat. M. Assad a été réélu jeudi, sans surprise, avec 95,1% des voix lors d'un scrutin tenu dans les régions sous contrôle du gouvernement, dans une Syrie en plein marasme économique et ravagée par une décennie de guerre.

"Je vous adresse mes félicitations chaleureuses et mes meilleurs vœux de succès pour conduire la Syrie, son armée, son peuple et ses institutions vers davantage de force, d'unité et de stabilité", a écrit M. Berry dans une missive au président Assad. Nabih Berry, qui fut longtemps le plus proche allié du régime syrien, s’est éloigné de son parrain depuis le déclenchement de la guerre syrienne en 2011. Le leader d'Amal ne s’est pas rendu une seule fois en Syrie au cours de la décennie passée. 

Le Hezbollah a pour sa part adressé ses "chaleureuses félicitations" à M. Assad et "au peuple syrien frère", qualifiant l'élection de "référendum populaire et politique d'envergure". Il a célébré "ce grand mariage national dans les territoires syriens libérés des griffes de l’occupation et du terrorisme". Le parti chiite joue un rôle crucial aux côtés du régime dans le conflit en Syrie, où il a envoyé des milliers de combattants. Le Hezbollah a souhaité "la reconstruction et le retour des déplacés (...) en libérant le reste des zones sous occupation et terrorisme".

A contrario, Washington et plusieurs puissances européennes ont dénoncé une élection "ni libre ni juste" et l'opposition syrienne a parlé de "mascarade".

Il s'agit de la deuxième présidentielle depuis le début en 2011 d'une guerre dévastatrice impliquant une multitude de belligérants et puissances étrangères et ayant fait plus de 388.000 morts. Dans un pays aux infrastructures en ruines, Bachar el-Assad se présente comme l'homme de la reconstruction, après avoir enchaîné depuis 2015 les victoires militaires avec l'appui de ses alliés, la Russie et l'Iran, reprenant les deux-tiers du territoire. Toutefois, la Syrie, cible de sanctions internationales, n'en a pas les moyens. Les besoins pour la reconstruction sont titanesques. Un récent rapport de l'ONG World Vision évalue à plus de 1.200 milliards de dollars (un peu plus de 1.000 milliards d'euros) le coût économique de la guerre.