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L'avocat Alleik déféré en tant que détenu devant le premier juge d'instruction de Beyrouth p.i.

L'avocat Alleik déféré en tant que détenu devant le premier juge d'instruction de Beyrouth p.i.

L'avocat Rami Alleik, détenu pour diffamation à l'encontre du CSM. Photo ANI

L'avocat général près la cour de cassation, Ghassan Khoury, a déféré vendredi l'avocat Rami Alleik, en tant que détenu, devant le premier juge d'instruction de Beyrouth par intérim, Charbel Abou Samra, rapporte l'Agence nationale d'information, (ANI, officielle). 

Le juge Khoury a émis sa décision à l'issue d'un interrogatoire de quatre heures avec Me Alleik, arrêté jeudi dernier et accusé de diffamation à l'encontre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). 

Me Alleik fait partie de l’ONG Mouttahidoun, proche du Courant patriotique libre (CPL) et auteure d’une plainte auprès de la procureure près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, contre le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, et le PDG de la banque SGBL, Antoun Sehnaoui. Il a été arrêté hier alors qu’il se rendait au bureau du bâtonnier de Beyrouth, Melhem Khalaf, qui l’avait convoqué pour être informé des détails de ses démêlés avec la justice pénale.

L’avocat avait auparavant refusé de se présenter devant les services de renseignements des FSI sur ordre du juge Khoury, à la suite de la plainte déposée par le CSM auprès du procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate. Le juge Khoury a alors donné l’ordre aux services de renseignements des FSI d’amener menotté Me Alleik. 

De son côté, le conseil de l’ordre des avocats de Beyrouth a appelé hier à une grève aujourd’hui et lundi en signe de protestation contre l’arrestation de l’avocat et activiste Alleik. 

Prenant la défense de l'avocat, la juge Ghada Aoun, qui entretient des rapports en dents de scie avec le CSM et le procureur général près la cour de Cassation, plus d'un mois après les perquisitions qu'elle avait effectuées en avril dernier dans les locaux de la société de change Mecattaf dans le Metn, a écrit sur son compte Twitter: "Je ne comprends pas. Y-a-t-il des gens à l'abri de la reddition des comptes, à qui on ne peut imputer aucune responsabilité ? Dans le cadre du crime du siècle qui a coûté la vie à plus de 200 personnes et détruit la moitié de Beyrouth, provoqué par des travaux de soudure ordonnés par le procureur général lui-même, le dossier est classé sans suite... Cela est une mascarade, et non une justice". "Puis un avocat est arrêté en pleine rue juste parce qu'il a osé faire entendre sa voix et évoqué les dossiers de corruption'", s'est elle encore indignée, dans une claire allusion à l'affaire Alleik, rappelant que plusieurs activistes sont détenus pour les mêmes motifs. 

Et la juge de critiquer la décision émise par Ghassan Oueidate le 15 avril dernier, lorsqu'il a confié les dossiers portant sur les fonds transférés à l'étranger sur lesquels elle enquêtait au juge Samer Lichaa. "Au Liban, il n'y a pas d'Etat de droit. Il y a une Sublime-porte qui a le droit de tout faire", a déploré la magistrate, dans une nouvelle pique au juge Oueidate. 

Les tweets de la magistrate ont suscité une réaction de la part du parquet général. Sur son compte Twitter, celui-ci a écrit: "L'enquête au sujet de l'explosion au port se fait au palais de Justice, sous la supervision d'un juge, conformément aux disposition du code pénal, et non sur les réseaux sociaux".  

L'avocat général près la cour de cassation, Ghassan Khoury, a déféré vendredi l'avocat Rami Alleik, en tant que détenu, devant le premier juge d'instruction de Beyrouth par intérim, Charbel Abou Samra, rapporte l'Agence nationale d'information, (ANI, officielle). Le juge Khoury a émis sa décision à l'issue d'un interrogatoire de quatre heures avec Me Alleik, arrêté jeudi dernier...