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Aoun envoie au Parlement le projet de loi pour la carte d'approvisionnement

Aoun envoie au Parlement le projet de loi pour la carte d'approvisionnement

Le président libanais, Michel Aoun. Photo d'archives ANI

Le président libanais, Michel Aoun, a signé mercredi le décret permettant d'envoyer au Parlement le projet de loi revêtant un caractère de double urgence sur le projet de carte d'approvisionnement à distribuer aux familles dans le besoin et l'ouverture, pour son financement, d'une "ligne de crédit supplémentaire exceptionnelle". 

Le texte, rédigé par l'exécutif, avait été signé lundi par le ministre sortant des Finances, Ghazi Wazni. En l'absence d'un gouvernement en exercice qui approuve ce projet, c'est donc le président qui l'a déféré devant le législatif. 

Aucune précision n'a pour le moment été donnée par les responsables concernant l'origine des fonds supplémentaires demandés pour couvrir ce projet, alors que le pays est embourbé, depuis près de deux ans, dans une grave crise financière, et que les réserves de la Banque du Liban (BDL) s'épuisent rapidement. 

Ce projet a été préparé par les différents ministres chargés d’expédier les affaires courantes, selon une source proche du dossier qui n’a pas pu préciser quel était le scénario adopté. Un premier plan avait été élaboré en été 2020 par le ministère de l’Économie et du Commerce, en collaboration avec la Banque mondiale, et un autre plan de rationalisation intermédiaire, qui présentait certaines similitudes, circulait début mai. Ce second plan projetait de maintenir les subventions sur le pain, d’éliminer totalement celles sur le carburant (l’essence, le gaz et le mazout) et de réduire de plus de 54 % les subventions sur les médicaments, plusieurs références de la liste des produits actuellement couverts pouvant potentiellement être supprimées. Selon le document, les subventions actuelles coûtent 420 millions de dollars par mois, alors que celui des mécanismes restructurés tombe à 66,3 millions et celui de la carte de financement à 115,31 millions. Ces deux derniers nécessiteraient 2,179 milliards de dollars par an, ce qui représenterait donc une économie de 2,86 milliards de dollars par an pour les réserves de la Banque du Liban (BDL). Celles-ci s’amenuisent de jour en jour et se rapprochent du seuil fatidique des réserves obligatoires, que la Banque centrale ne peut normalement pas toucher. Toutefois, dans des déclarations à la presse étrangère, le Premier ministre démissionnaire Hassane Diab avait préconisé de piocher dans ces réserves obligatoires dans le cas où aucune aide extérieure ne serait apportée pour financer le projet de la levée progressive des subventions et de la carte d’approvisionnement.

Embourbé dans une crise sans fin depuis près de deux ans, le Liban vit depuis quelques mois au rythme des rumeurs de la levée des subventions mises en place par la banque centrale à partir d’octobre 2019. Celles-ci sont jugées inefficaces et coûteuses, dans la mesure où elles ne ciblent pas les populations les plus vulnérables, et favorisent la contrebande.

Le président libanais, Michel Aoun, a signé mercredi le décret permettant d'envoyer au Parlement le projet de loi revêtant un caractère de double urgence sur le projet de carte d'approvisionnement à distribuer aux familles dans le besoin et l'ouverture, pour son financement, d'une "ligne de crédit supplémentaire exceptionnelle". Le texte, rédigé par l'exécutif, avait été signé...