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Nos Lecteurs ont la Parole

Justice où es-tu ?

À défaut d’électricité,

Ces vils gueux nous ont distraits

D’un numéro piteux

Qu’ils croyaient judicieux,

Digne d’une vraie série B

Que je vais vous relater.

Prenez place et assistez

À ce spectacle vaudevillesque

Au scénario ubuesque,

Qui fait de nous la risée

Du monde civilisé.

Pour fêter l’éclosion des genêts

Et épicer nos mornes journées,

La vieille hyène n’a pas mieux trouvé

Que de lâcher sur l’arène

Un gorille faisant des siennes,

Qui, à peine sorti du zoo,

Accourt vite et de facto

Tous azimuts crie haro

Pour clouer sur le poteau

L’ennemi de la patrie

Qu’il accable de tous les maux

Car celui-ci s’est permis

De chaparder sans soucis

Retraites et économies.

Le gorille écervelé,

Dépourvu de dignité,

Hystérique et remonté

Par une meute, encouragé,

S’obstine dans sa croisade,

Use de rodomontades,

Se prend vraiment au sérieux,

Harangue tous ces simplets

Qui le dévorent des yeux

Et ânonnent toute la journée

Fadaises et stupidités.

Apparaît alors

Le putois tout débonnaire

Converti en missionnaire,

Prêchant à perdre haleine

Pour que tous le soutiennent

Des promesses, des prophéties,

Rien que des bouffonneries,

De quoi faire un grand grimoire

Dédié tout à sa gloire.

« Est-ce une auréole que j’aperçois ? »

La p’tite belette demanda.

« Ne le répète surtout pas »,

La somma le pouilleux rat.

« S’il t’entend » grommela-t-il,

« Rien ne pourra le freiner,

Il voudra concurrencer

Les saints des livres sacrés. »

Fraîchement rentré de Sibérie,

Le vert crapaud tout amaigri

À son tour en scène entra.

Coiffé d’une grande chapka,

Sur la terre ferme il sauta,

Puis à l’audience coassa,

« Contrairement à mes ennemis,

Je m’en vais faire pénitence

Pour tous mes péchés commis.

On ne m’y reprendra point

À jouer les turlupins.

Désormais je resterai

Dans mon étang calfeutré.

Vous savez où me trouver

Quand vous aurez décidé

Le vrai pouvoir me donner. »

Allongé sur un sorbier,

Par un alizé bercé,

Le caméléon bronzait,

Et à poings fermés ronflait.

Vêtu d’un p’tit tutu,

Profondément déçu

D’être trop ignoré,

Il avait beau gigoté,

La sauce avait tourné.

On ne l’écoutait plus.

Les vestiges du proche passé

Étaient ce qui lui restait.

De falloir s’en contenter

Tout hystérique le rendait.

Mais l’espoir il gardait,

En véritable Protée,

Qu’il ressusciterait.

Du fond de sa tanière,

Le renard jubilait.

Ce spectacle de paumés

Le satisfaisait.

Diviser pour régner,

Tel est son procédé,

Sans aucun état d’âme,

Dépourvu de charité.

Nous sommes des brebis égarées,

Dans tous les sens tiraillées,

À la recherche d’un berger

Capable d’en imposer

Aux truands dont l’intérêt

Est de continuer

À nous enfoncer.

Pour que la vérité soit dévoilée,

Que le droit à tous soit appliqué

Et ces malfrats au bûcher envoyés,

Seule une justice équilibrée

Nous remettra bien sur pied.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

À défaut d’électricité,
Ces vils gueux nous ont distraits
D’un numéro piteux
Qu’ils croyaient judicieux,
Digne d’une vraie série B
Que je vais vous relater.Prenez place et assistez
À ce spectacle vaudevillesque
Au scénario ubuesque,
Qui fait de nous la risée
Du monde civilisé. Pour fêter l’éclosion des genêts
Et épicer nos mornes journées,
La vieille hyène...

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