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L'humoriste Shaden Fakih entendue par le bureau de lutte contre la cybercriminalité

L'humoriste Shaden Fakih entendue par le bureau de lutte contre la cybercriminalité

L'humoriste libanaise Shaden Fakih. Photo tirée de sa page Facebook

La comédienne et humoriste libanaise Shaden Fakih a été entendue vendredi à la caserne Joseph Daher à Furn el-Chebbak à Beyrouth, par le bureau de lutte contre la cybercriminalité. La jeune femme précise ne pas connaître les raisons de cette convocation.

Une poignée de manifestants se sont rassemblés devant le bureau des Forces de sécurité intérieure (FSI) en signe de solidarité sous le slogan "non à l'État policier et censeur".


"J'ai contacté le 112 (le numéro des Forces de sécurité intérieure) pour me moquer du système mis en place par le régime pour les autorisations de sortie. (...) Cela les a beaucoup dérangé, vous savez, les hommes sont très sensibles", a-t-elle ironisé à sa sortie d'interrogatoire, devant le groupe de personnes venues la soutenir. "Mais ils ont été doux avec moi" a-t-elle ajouté, en évoquant son interrogatoire.

"J'ai reçu une convocation. C'est vrai, ils n'ont pas écrit pourquoi, ni précisé la raison ou la personne qui m'accusait. Peut mieux faire", avait-elle d'abord dit dans une vidéo publiée mercredi soir sur son compte Instagram. "On m'a demandé qu'as-tu donc fait Shaden ? Des tractations avec Israël ? Tu as fait exploser le port (de Beyrouth) ? De la contrebande de Captagon ?", a-t-elle ironisé. "Ah tu as écrit un post sur Facebook ?", a ajouté l'humoriste. "Qu'y a-t-il de plus beau qu'un État policier ? Je ne retirerai aucun des mes posts ni ne me rétracterai sur mes propos", a-t-elle lancé, se prononçant en faveur d'une "liberté d'expression absolue".

Plusieurs militants antipouvoir ont été entendus par les FSI au cours des derniers mois, sans connaître à l'avance la raison de leur convocation.

Le bureau de lutte contre la cybercriminalité de la police est régulièrement épinglé par les associations de défense des droits de l'homme. En janvier 2020, Human Rights Watch (HRW) critiquait dans son rapport annuel ce service "qui convoque des militants pour les interroger sur leurs discours, pourtant pacifiques, les soumettant dans certains cas à des abus, violant leur vie privée, les maintenant en détention provisoire et les obligeant à signer des engagements à observer le silence".

La comédienne et humoriste libanaise Shaden Fakih a été entendue vendredi à la caserne Joseph Daher à Furn el-Chebbak à Beyrouth, par le bureau de lutte contre la cybercriminalité. La jeune femme précise ne pas connaître les raisons de cette convocation. Une poignée de manifestants se sont rassemblés devant le bureau des Forces de sécurité intérieure (FSI) en signe de solidarité...