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La commission des Affaires étrangères appuie les revendications maximalistes des négociateurs libanais

La commission des Affaires étrangères appuie les revendications maximalistes des négociateurs libanais

Carte des différentes frontières maritimes évoquées. Mark Mansour

La Commission parlementaire des Affaires étrangères, présidée par le député Yassine Jaber (affilié au mouvement Amal), a salué jeudi les efforts de la délégation libanaise dans les négociations indirectes avec Israël pour la démarcation de la frontière maritime et réclamé "une position nationale unifiée" en soutien à cette délégation. Ce faisant, la commission appuie donc les revendications des négociateurs libanais, qui appellent à ce que les pourparlers se basent sur une zone supplémentaire de 1 430 km², qui viennent s'ajouter aux 860 km² de la zone disputée entre Beyrouth et Tel Aviv. 

"Je tiens à saluer les études juridiques menées par l'armée libanaise au cours des dernières années, lesquelles ont permis à notre délégation d'avoir une position juridique solide pendant les négociations", a déclaré Yassine Jaber lors d'une réunion de la commission à laquelle ont assisté les ministres sortants des Affaires étrangères et des Travaux publics et Transports, respectivement Charbel Wehbé et Michel Najjar, ainsi que des membres de la délégation libanaise aux pourparlers. "Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est une position nationale unifiée qui appuie la délégation qui participe aux négociations au nom du Liban", a-t-il ajouté, soulignant que ces pourparlers "doivent être fondés sur le droit de la mer".

A l'échelle nationale, il n'y a pas encore de position unifiée concernant les revendications libanaises et la superficie de la zone litigieuse constitue toujours une importante pierre d'achoppement.

Les pourparlers indirects avaient en effet démarré en octobre 2020 sur la base d’une zone contestée d’une superficie de 860 km² à partager entre les deux pays. La ligne Hof, du nom du diplomate américain Frederic Hof qui a joué les médiateurs entre les deux parties entre 2010 et 2012, attribuait au Liban 55 % de cette zone contre 45 % à Israël. Mais après la découverte d'une étude britannique sur les démarcations maritimes, le Liban avait fait monter les enchères, réclamant une zone supplémentaire de 1.430 km² dans le tracé de la frontière maritime avec Israël, et les négociations avaient fini par être suspendues en décembre, après cette revendication maximaliste.

Pour appuyer cette revendication, un amendement avait été préparé au décret 6433 de 2011, à envoyer par Beyrouth à l'ONU après approbation, afin de donner au Liban un droit supplémentaire sur ces 1.430 km². Paraphé par les ministres concernés, cet amendement n'a toutefois pas reçu l'approbation exceptionnelle du chef de l’État, Michel Aoun, qui conditionne toute signature à un consensus en Conseil des ministres. Le cabinet sortant de Hassane Diab est cependant uniquement chargé de la gestion des affaires courantes et ne peut pas donc se réunir normalement. Dans un entretien publié dans le quotidien Nida’ el-Watan, le chef de l’État avait estimé que promulguer l’amendement du décret 6433/2011 reviendrait à "mettre un terme aux négociations" avec Israël. Face aux revendications libanaises jugées maximalistes, l’État hébreu avait menacé le Liban d’un tracé maximaliste de son cru qui aurait empiété sur quatre blocs libanais et bloqué toute négociation. Par ailleurs, les détracteurs du chef de l’État l’accusent d’utiliser ce dossier comme une arme de négociations avec les États-Unis pour les pousser à revoir leur position par rapport à son gendre, Gebran Bassil, des accusations que ce dernier dément. 

Les négociations indirectes ont repris mardi à Naqoura (Liban-sud) après cinq mois d'interruption sans donner lieu à de nouvelles avancées. Tout ce qui a filtré de cette rencontre placée sous l’égide des Nations unies, c’est que le médiateur américain, John Desrocher, a insisté "pour que les négociations se limitent à la zone contestée de 860 km² délimitée par la ligne 23 pour le Liban et la ligne 1 pour Israël". Le diplomate américain a invité le Liban et son voisin du sud "à respecter les lignes qu’ils ont enregistrées auprès des Nations unies" il y a une dizaine d’années. La date du sixième round de négociations n'a pas encore été annoncée.

La Commission parlementaire des Affaires étrangères, présidée par le député Yassine Jaber (affilié au mouvement Amal), a salué jeudi les efforts de la délégation libanaise dans les négociations indirectes avec Israël pour la démarcation de la frontière maritime et réclamé "une position nationale unifiée" en soutien à cette délégation. Ce faisant, la commission appuie donc les...