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Économie - Rapport

Un plan du FMI comme dernière porte de sortie, martèle Bank Audi

Un plan du FMI comme dernière porte de sortie, martèle Bank Audi

Le département de recherche de Bank Audi préconise une « injection de liquidités dans le secteur bancaire » qui serait financée par un prêt garanti par les réserves d’or du pays. Photo M.A.

Le Liban n’a désormais plus d’autre choix que de solliciter un programme d’aide financière du Fonds monétaire international (FMI) pour éviter de sombrer dans le « chaos total ». C’est autour de ce constat que le département de recherche de Bank Audi a articulé son dernier rapport trimestriel sur l’économie du pays, qui couvre les trois premiers mois de 2021. Les auteurs du rapport y préconisent « une restructuration ordonnée (de l’ensemble de l’économie et du secteur financier libanais) sur la base d’un programme du Fonds monétaire international (FMI), qui rétablira la confiance » dans les institutions publiques et financières, afin d’attirer des capitaux étrangers, qui ont déserté le pays depuis le début de la crise entamée il y a près de deux ans.

Ils estiment que cette première étape devrait convaincre les donateurs qui s’étaient manifestés lors de la conférence de Paris d’avril 2018 (la CEDRE) à débourser les plus de 11 milliards de dollars en prêts et dons devant financer des projets de réhabilitation des infrastructures du pays. Cette enveloppe était conditionnée à la mise en œuvre de réformes structurelles importantes devant permettre de réduire les déficits du pays – budgétaire et commercial, qui impactent lourdement la balance des paiements, notamment en assainissant les finances publiques ou encore en réformant le coûteux secteur de l’électricité, entre autres chantiers repoussés depuis des décennies. Pour les auteurs du rapport, la restructuration financière du pays doit être « juste été équitable », avec notamment une « libération d’une partie des dépôts sans appliquer de décote (haircut) », sans préciser sur quelle base cette opération se fera.

Prêt garanti par les réserves d’or

Bank Audi préconise de plus une « injection de liquidités dans le secteur bancaire » qui serait financée par un prêt garanti par les réserves d’or du pays, dont la valeur a atteint 16,1 milliards de dollars à mi-avril selon la Banque du Liban (pour 286,8 tonnes), mais dont l’inventaire physique n’a pas été fait depuis 1996, selon le troisième vice-gouverneur de la BDL, Salim Chahine. Le rapport évoque également la création d’un fonds souverain de 30 milliards de dollars financé grâce aux actifs de l’État.

Parmi les autres mesures demandées, le département de recherche de Bank Audi suggère que le régime de change actuel, où coexistent le taux flottant du marché parallèle et deux taux fixés par la BDL – l’officiel de 1 507,5 livres et celui de 3 900 livres pour les retraits en livres de dollars bloqués par les banques en mal de liquidités –, soit supprimé au profit d’un régime de change flottant qui serait déterminé de façon prépondérante par l’offre et la demande, et ce, « dans le but de réduire la valeur réelle de la portion de dette publique libellée en livres ». Cette portion de la dette représente 59,64 milliards de dollars au taux officiel, contre 36,2 milliards de dollars pour les eurobonds (titres de dette en devises), sur lesquels le Liban a fait défaut en mars 2020. Le but, pour Bank Audi, serait de faire passer le ratio dette/PIB à moins de 100 %, contre 180,7 % actuellement selon la Banque mondiale.

Le Liban avait tenté en mai 2020 de démarcher le FMI pour obtenir une assistance financière, mais le processus avait finalement échoué. En cause, les importantes divergences sur la manière de calculer les pertes financières du pays – État, BDL et banques – et celle de les traiter entre d’une part le gouvernement de Hassane Diab et ses conseils et de l’autre l’Association des banques du Liban, la BDL et certains grands déposants. Le gouvernement préconisait en effet une restructuration mettant essentiellement les banques, la BDL et les grands déposants à contribution, tandis que ces derniers avaient proposé un plan alternatif, publié en marge des premières réunions avec l’organisation internationale, centré autour de la création d’un fonds souverain de 40 milliards de dollars monté grâce aux actifs de l’État, entre autres différences.


Le Liban n’a désormais plus d’autre choix que de solliciter un programme d’aide financière du Fonds monétaire international (FMI) pour éviter de sombrer dans le « chaos total ». C’est autour de ce constat que le département de recherche de Bank Audi a articulé son dernier rapport trimestriel sur l’économie du pays, qui couvre les trois premiers mois de 2021. Les...

commentaires (5)

Et puis toute cette mendicité alors que cette même banque a aide a sortir les dollars des politiciens et des élites fin 2019! Peut-on puer plus?

CW

23 h 51, le 07 mai 2021

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Commentaires (5)

  • Et puis toute cette mendicité alors que cette même banque a aide a sortir les dollars des politiciens et des élites fin 2019! Peut-on puer plus?

    CW

    23 h 51, le 07 mai 2021

  • Il serait peut être temps de vérifier la présence de ces 16 milliards de réserve en or non? Pourquoi cela n’a pas été fait depuis 1996? Cette réserve existe t-elle encore où elle a rejoint les dépôts des citoyens et les aides avancées au pays pour la restructuration qui n’a jamais vue le jour? Pourquoi tout le monde passe vite sur le sujet de la réserve et qu’aucun n’évoque sa présence réelle ou son éventuelle utilisation en partie pour sauver les citoyens des malheurs qu’ils leur réservent dans un mois? Quelqu’un peut répondre à la question de la réelle existence de cette réserve?

    Sissi zayyat

    13 h 48, le 06 mai 2021

  • Les chercheurs de Audi Bank doivent pertinemment savoir que le programme d'ajustement macroéconomique du FMI absolument indispensable pour le début de sortie de crise s'articule en premier lieu sur une quantification fiable des pertes du secteur bancaire.Au FMI le directeur du département régional( Middle East & Central Asia) depuis 2017, pilotant les négociations avec le Liban n'est autre qu'un ancien ministre libanais des finances( 2005-2008) qui connait bien détails pertinents de la dette et du comportement du secteur financier; et donc rien ne sert à tenter de mener le FMI en bateau avec les chiffres relatifs aux pertes dans ce secteur

    ABIAD Samir

    11 h 45, le 06 mai 2021

  • des idees, rien que des idees. des chiffres non verifies rien que des chiffres non verifies. du flou rien que du flou.

    Gaby SIOUFI

    09 h 24, le 06 mai 2021

  • Aucun plan ne serait utile tant que nos politiciens ne se décident à faire passer l'intérêt de la nation sur toute autre considération personnelle, partisane ou confessionnelle... la solution suivra instinctivement

    Paul Chammas

    06 h 21, le 06 mai 2021

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