Des poissons morts flottant à la surface du lac Qaraoun, fin avril 2021. Photo fournie par notre correspondante Sarah Abdallah
La municipalité de Beyrouth a annoncé lundi avoir saisi des poissons douteux, qui étaient vendus sur le marché populaire de Sabra, dans le cadre de ses opérations menées pour éviter la commercialisation de poissons morts récupérés sur les rives du lac Qaraoun, extrêmement pollué.
La perquisition sur le marché de Sabra, dans la banlieue sud de Beyrouth, a été menée par des inspecteurs de la municipalité et des agents de la sécurité de l'Etat et de la garde municipale. Sur des étals tenus par des vendeurs de nationalité bangladaise, ils ont saisi des carpes "dont se dégageaient une très mauvaise odeur, les yeux étaient enfoncés, de couleur pâle et une substance visqueuse recouvrait la peau". La municipalité relève qu'en plus de l'aspect suspect des poissons, les étals sur lesquels ils étaient disposés "ne respectent pas les conditions sanitaires et hygiéniques" en vigueur. Les produits saisis ont été détruits et les forces de l'ordre ont perquisitionné un hangar à partir duquel ils étaient distribués aux maraîchers.
Plus de cent vingt tonnes de poissons morts ont été retirées du lac Qaraoun. Ces poissons sont décédés en raison de bactéries présentes dans l'eau très polluée par des eaux usées, des déchets industriels et des fertilisants agricoles. Malgré les nombreuses mises en garde des autorités responsables de ce lac artificiel, le plus grand du Liban avec ses 220 millions de mètres cubes, les poissons morts sont revendus sur des marchés locaux, au risque de provoquer des maladies mortelles.
