Le mouvement Amal appelle à relancer l'initiative française

Le bureau politique du mouvement Amal a appelé lundi à « saisir l’opportunité » de la prochaine visite du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à Beyrouth pour relancer l’initiative française et former un gouvernement d’experts sans minorité de blocage.

Dans un communiqué, le bureau politique du mouvement dirigé par le président du parlement Nabih Berry estime qu’il faut « saisir l’opportunité de la visite du chef de la diplomatie française à Beyrouth pour donner une impulsion à l’initiative française, du moment que c’est la seule option de sauvetage actuelle ». « Si cette initiative continue d’être torpillée, cela mettra les intérêts du Liban, ses relations et sa réputation internationale encore plus en danger », avertit le communiqué.

Le mouvement chiite critique sans les nommer « les auteurs des manœuvres, qui mettent des conditions et inventent des obstacles » pour empêcher la formation du gouvernement. Il « réitère son appel » à « mettre en œuvre l’initiative française, à commencer par la formation d’un gouvernement d’experts non partisans et qui ne comprendrait pas de minorité de blocage et qui serait chargé d’entamer les réformes financières et économiques ».

Le chef de la diplomatie française est attendu mercredi soir à Beyrouth pour notifier les responsables libanais de la volonté de Paris de mettre officiellement sur les rails des mesures restrictives à l’encontre des personnalités qui entravent le processus de formation du gouvernement. Les identités de ces personnalités n’ont pas été dévoilées.
Le Quai d'Orsay avait rappelé vendredi que Paris ne restera pas inactif face aux acteurs politiques libanais qui font obstruction à une sortie de crise, réitérant la menace formulée la veille par Jean-Yves Le Drian portant sur des restrictions d’accès au territoire français des personnalités responsables du blocage politique.

Depuis neuf mois, le pays au bord de l’effondrement économique assiste à un bras de fer politique doublé de rivalités personnelles entre le président de la République Michel Aoun et son gendre Gebran Bassil d'un côté, et le Premier ministre désigné Saad Hariri, de l'autre, empêchant la formation d’un gouvernement.

Le président français Emmanuel Macron s'est fortement impliqué dans le dossier libanais, sans résultats tangibles jusqu'à présent, en lançant le 1er septembre 2020 une initiative en vue de la mise en place d'un cabinet de mission formé d'experts qui lancerait le chantier de réformes exigées par les pays donateurs pour débloquer des aides financières.