Reçu à Bkerké, Siniora exprime à Raï le soutien des anciens PM à ses efforts de conciliation

L'ex-Premier ministre libanais Fouad Siniora a estimé samedi, à l'issue d'un entretien avec le patriarche maronite, Béchara Raï, que le président de la République, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné, Saad Hariri, doivent faire preuve d'une "réelle volonté" de former un gouvernement, afin de mettre un terme à l'impasse politique qui dure depuis bientôt neuf mois.

M. Siniora, qui a pris ses distances à l'égard de Saad Hariri depuis le compromis présidentiel de 2016 qui a ouvert la porte de Baabda à Michel Aoun, a une nouvelle fois plaidé en faveur d'un gouvernement "efficace, composé de spécialistes indépendants".

Le chef d'Etat, Michel Aoun, et son gendre, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, sont au coeur d'un bras de fer politique avec le Premier ministre désigné sur fond de rivalités personnelles. Ils s'accusent mutuellement du blocage gouvernemental. 

"En ce jour de la fête du Travail, et alors que nous manquons de travail à cause des conditions difficiles que traverse le Liban et des tragédies auxquelles les Libanais sont confrontés, j'ai exprimé le soutien des anciens Premiers ministres, Saad Hariri inclus, aux efforts du prélat pour préserver le Liban, sa formule de vivre-ensemble, la Constitution libanaise, la liberté, la souveraineté et l'indépendance du pays ainsi que le respect du pouvoir judiciaire", a déclaré M. Siniora.

Il a rappelé l'importance de respecter ce que réclament les Libanais dans leur majorité, à savoir un gouvernement efficace, composé de spécialistes indépendants pour qu'il ne soit pas mort-né et qu'il recouvre la confiance des Libanais et de la communauté arabe et internationale". Fouad Siniora a également plaidé pour qu'il n'y ait pas de "tiers de blocage" au sein du prochain cabinet, dans une critique au président Aoun et à Gebran Bassil, accusés par leurs détracteurs de vouloir bénéficier d'un tel avantage. "Cela requiert qu'il y ait une véritable volonté de la part du président de la République et du Premier ministre" pour former le gouvernement, a estimé M. Siniora.