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Économie - Monnaie

Les banques ne donneront pas d’espèces en principe via la plateforme Sayrafa

Les banques ne donneront pas d’espèces en principe via la plateforme Sayrafa

Le taux dollar/livre oscillait toujours entre 12 000 et 13 000 livres pour un dollar hier sur le marché parallèle. Photo AFP

Attendue depuis plusieurs jours, la circulaire devant fixer les modalités selon lesquelles les banques pourront réaliser des opérations de change au taux du marché et qui seront enregistrées via la plateforme électronique Sayrafa n’a finalement pas été publiée hier, le texte devant être envoyé au ministère des Finances qui doit en prendre connaissance et transmettre ses remarques. Le lancement effectif de ce dispositif est prévu la semaine prochaine, sans davantage de précisions

Si le service de presse du ministère et la Banque du Liban que nous avons contactés n’ont pas fait de commentaires, deux sources proches du dossier ont révélé que cette intégration ne devrait pas, à moins d’un virage à 180 degrés de dernière minute, contraindre les banques à vendre des dollars en espèces aux agents venus échanger leurs livres libanaises au taux du marché. Ces opérations de change serviront en revanche à provisionner des transferts en devises, notamment vers l’étranger. Un service de plus en plus difficile à effectuer en raison de la crise de liquidités en dollars que traverse le pays depuis près de deux ans et des restrictions bancaires qui ont été illégalement imposées aux déposants pour tenter d’en contenir les effets.

Importateurs et parents d’enfants à l’étranger

« C’est ce qui est ressorti des sessions de formation organisées la semaine dernière par la BDL avec les banques et les agents de change », commente une des sources contactées. Elle ajoute que seuls les importateurs de certains produits et les particuliers qui doivent urgemment envoyer de l’argent à l’étranger, notamment pour les frais d’études et quotidiens de leurs enfants, devraient en principe être autorisés à échanger leurs livres pour des dollars auprès de leurs banques. « Pour les autres modalités, à savoir la liste des pièces à transmettre pour les demandes, les délais de traitement ou l’origine des dollars qui pourront être échangés et transférés, c’est toujours flou », ajoute la source précitée. Il n’est pas clair non plus si les déposants pourront retirer en livres des dollars de leurs comptes bloqués au taux de 3 900 livres pour un dollar fixé pour les opérations relevant de la circulaire n° 151 pour ensuite racheter des dollars au taux du marché.

Sayrafa a été lancée une première fois en juin 2020 pour tenter de renforcer la transparence sur un marché des changes hors de contrôle depuis le début de la crise. Elle s’adressait en priorité aux agents de change agréés qui devaient appliquer un taux relayé par la BDL inférieur aux taux du marché mais supérieur à la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar qu’elle n’avait plus les moyens de stabiliser.

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Ce déploiement, consécutif à une période de forte instabilité de la livre qui avait commencé à se manifester depuis avril et qui a poussé les autorités à interpeller plusieurs agents de change, notamment un responsable de la BDL et un banquier, était accompagné par une limitation des opérations autorisée via Sayrafa. Les besoins des importateurs, ceux des particuliers devant envoyer de l’argent à leurs enfants, la rémunération des employés de maison étrangers ou encore le paiement de billets d’avion faisaient partie de la liste des transactions autorisées.

Mais le lancement de Sayrafa s’est vite révélé inopérant et le marché noir a continué de s’imposer comme la référence de la valeur réelle de la livre sur le marché. L’intégration des banques à la plateforme a, elle, été décidée en mars à l’issue d’une nouvelle période d’instabilité de la livre que les autorités ont affirmé vouloir contrer. « À quelques jours du lancement effectif qui doit avoir lieu la semaine prochaine, l’heure est plus que jamais au scepticisme quant au fait que la plateforme arrivera à dicter un taux de change qui éclipsera celui du marché parallèle », constate la première source contactée.

La majorité des experts considèrent de leur côté que Sayrafa reste en théorie un bon outil pour renforcer la transparence sur le marché des changes, mais ne pourra pas cependant à elle seule résoudre le problème de liquidités du pays ni relancer la confiance des agents économiques vis-à-vis de ses institutions et de ses banques. Le taux dollar/livre continuait d’évoluer sur le marché parallèle entre 12 000 et 13 000 livres pour un dollar hier, un niveau qu’il affiche depuis plusieurs semaines.

Attendue depuis plusieurs jours, la circulaire devant fixer les modalités selon lesquelles les banques pourront réaliser des opérations de change au taux du marché et qui seront enregistrées via la plateforme électronique Sayrafa n’a finalement pas été publiée hier, le texte devant être envoyé au ministère des Finances qui doit en prendre connaissance et transmettre ses remarques....

commentaires (1)

etant donne le FLOU-un terme que je trouve de plus en plus super adequat/adapte a notre situation- pardon adaptee aux crimes commis contre les citoyens- il reste une question majeure qui interresse TOUS LES LIBANAIS sans exception: ce "truc" serait il efficace pour baisser un tant soit peu les taux de changes $/LL ?

Gaby SIOUFI

11 h 17, le 30 avril 2021

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Commentaires (1)

  • etant donne le FLOU-un terme que je trouve de plus en plus super adequat/adapte a notre situation- pardon adaptee aux crimes commis contre les citoyens- il reste une question majeure qui interresse TOUS LES LIBANAIS sans exception: ce "truc" serait il efficace pour baisser un tant soit peu les taux de changes $/LL ?

    Gaby SIOUFI

    11 h 17, le 30 avril 2021

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