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Constat d'échec de l'ONU après les discussions sur Chypre

Constat d'échec de l'ONU après les discussions sur Chypre

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Photo AFP / Fabrice COFFRINI

Le secrétaire général de l'ONU a été forcé jeudi de reconnaître l'échec des discussions informelles sur Chypre après trois jours de réunions, mais il a assuré ne pas baisser les bras et entend reconvoquer les parties prochainement.

"La vérité c'est que au terme de nos efforts, nous n'avons pas encore trouvé assez de points communs pour permettre la reprise de négociations formelles en relation avec le règlement du problème chypriote", a déclaré Antonio Guterres, lors d'une brève conférence de presse, mais en ajoutant: "je n'abandonne pas".

"Mon programme est très simple. Mon programme se cantonne à me battre pour la sécurité et le bien-être des Chypriotes - des Chypriotes-grecs et des Chypriotes-turcs, qui méritent de vivre ensemble dans la paix et la prospérité", a-t-il ajouté. Pour cela, il espère reprendre des discussions d'ici deux ou trois mois. "S'il est impossible de résoudre la quadrature du cercle en géométrie, en politique c'est très courant", a-t-il assuré.

Le secrétaire général, qui a lui-même conduit les pourparlers informels entamés mardi à Genève, a rappelé les positions des deux parties, et souligné que "la réunion n'a pas été facile".

Si les Chypriotes-grecs continuent de soutenir la solution d'une réunification de l'île sous forme d'Etat fédéral, le président de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) a proposé mercredi que le Conseil de sécurité des Nations unies reconnaisse deux Etats indépendants et égaux sur l'île méditerranéenne divisée entre communautés turque et grecque.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du tiers nord par l'armée turque, en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. La "République turque de Chypre du Nord" (RTCN) est reconnue uniquement par Ankara, mais est visée par des sanctions des Nations unies et de l'UE.

Succès au prochain RDV ?

"Bien sûr, il y aura des consultations avant la prochaine réunion. Notre intention est d'essayer de créer autant que possible les conditions permettant à la prochaine réunion d'être un succès", a souligné le chef de l'ONU. "Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que ce dialogue avance et pour que ce dialogue, à un moment donné, puisse aboutir à un résultat positif", a-t-il insisté.

Quatre ans après l'échec des discussions à Crans-Montana, une célèbre station de ski suisse, il y avait peu d'espoir qu'un accord entre Chypriotes-grecs et Chypriotes-turcs soit trouvé cette semaine à Genève, même si l'ONU avait invité les parties "à faire preuve de créativité".

Les trois "garants" de la sécurité de l'île depuis son indépendance en 1960 - à savoir la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni, ex-puissance coloniale - ont également participé aux discussions à Genève, représentés par leurs ministres des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, Nikos Dendias et Dominic Raab.

Présente à Chypre dès 1964 en raison des violences intercommunautaires, l'ONU a hérité dix ans plus tard de la surveillance d'une zone tampon, après la partition. Selon les autorités chypriotes-grecques, le conflit a fait quelque 3.000 morts, 1.400 disparus et des dizaines de milliers de déplacés. Au fil des décennies, plusieurs cycles de pourparlers visant à la réunification et parrainés par l'ONU se sont effondrés.

Sous son égide, les dernières négociations en Suisse en juillet 2017 se sont déroulées sur le principe d'une réunification sous la forme d'un Etat fédéral. Elles ont surtout achoppé sur le retrait des dizaines de milliers de soldats turcs du nord de l'île et le maintien d'un droit d'intervention de la Turquie. Après l'échec de 2017, plusieurs facteurs sont venus s'ajouter aux traditionnels sujets de discussion: les garanties de sécurité, l'égalité politique, les ajustements territoriaux et les droits de propriété des déplacés.

Le secrétaire général de l'ONU a été forcé jeudi de reconnaître l'échec des discussions informelles sur Chypre après trois jours de réunions, mais il a assuré ne pas baisser les bras et entend reconvoquer les parties prochainement. "La vérité c'est que au terme de nos efforts, nous n'avons pas encore trouvé assez de points communs pour permettre la reprise de négociations...