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Nos Lecteurs ont la Parole

Le désarroi des animaux

Branle-bas chez nos coupe-jarrets,

Ces exécrables pestiférés

Qui ne savent plus désormais

Sur quel pied danser.

Je m’en vais donc de ce pas

Vous en parler ici-bas.

La hyène veut s’agripper

À son trône délabré,

Encore persuadée

De son utilité,

En ceci stimulée

Par un renard matois

Et à bloc gonflée

Par un petit putois.

Le crapaud veut s’affirmer.

Arguant de droits usurpés,

Et constamment frustré

De se faire malmener.

Il fonce toute tête baissée,

Refusant de se plier

Aux caprices de l’obstinée.

Le putois rue dans les brancards,

Et de bobards en bobards,

Cet impudent lascar

Répète en toute satiété,

À qui veut bien l’écouter,

Qu’il est toujours trop lésé.

Dans sa tanière bien enfoui,

Le renard a très bonne mine

De ce diktat dont il jouit,

Il se pourlèche les babines,

Pouvant réduire à néant

N’importe quel récalcitrant

Qui aurait l’effronterie,

De lui dire que ça suffit !

Voyant venir le danger,

Le caméléon saisonnier

Accourt pour colmater

Ce qui peut être épargné.

Malgré ses conseils prodigués

À la vieille hyène entêtée

De falloir du lest lâcher,

Pour pouvoir encore sauver

Tout ce bazar d’épiciers,

Cette dernière, toute remontée,

Ne manque pas de répliquer

Qu’elle a bien droit au respect.

Voulant jouer au gourou,

Le gros rat sort de l’égout.

Se croyant le plus malin

Et voulant y mettre du sien,

Il trébuche en chemin

Et tombe sur son arrière-train.

Vexé, il prend ses jambes à son cou

Et rentre illico dans son trou.

Tirer son épingle du jeu

Est ce que le corbeau veut.

Tout en se faisant discret,

Sur une haute branche, perché,

Il se contente d’observer

Tout ce manège effréné.

Nous sommes otages malgré nous

D’une brochette de grands voyous.

Vivant dans leurs tours d’ivoire,

Ils ne semblent pas vouloir

Laisser tomber quelques graines

Pour assouvir notre faim.

Tellement sûrs de leurs pouvoirs,

Ils se moquent de nos destins

Et s’en lavant bien les mains,

Ils ronronnent tout sereins

Sans souci du lendemain.

Abandonnés du monde entier

Et seuls à leurs sorts laissés,

Sur des branches accrochés

Que ces fourbes veulent scier,

Les animaux de la forêt,

Appauvris et humiliés,

Abasourdis et pétrifiés

Par le spectacle hideux

Qui s’offre à leurs yeux,

Invoquent les cieux.

Pour gagner notre liberté

Et ne point vivre de regrets,

Il faut agir au plus tôt

Et s’affranchir des bourreaux.

Nous aurons beau geindre ou crier,

Pester ou nous lamenter,

Seule notre union,

Libre de toute affiliation

Et loin de toute soumission,

Pourra encore nous sauver

De ce capharnaüm damné

Dans lequel nous sommes plongés.

Certes, nous en débarrasser

Ne sera point aisé,

Car ils nous tiennent haute la dragée,

Mais ce n’est qu’ainsi

Que ces orduriers maudits,

Aux pieds d’argile chaussés,

Qui n’ont que malheur semé,

Finiront par s’écrouler.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Branle-bas chez nos coupe-jarrets,Ces exécrables pestiférésQui ne savent plus désormais Sur quel pied danser.Je m’en vais donc de ce pasVous en parler ici-bas.La hyène veut s’agripperÀ son trône délabré,Encore persuadéeDe son utilité,En ceci stimuléePar un renard matoisEt à bloc gonfléePar un petit putois.Le crapaud veut s’affirmer.Arguant de droits usurpés, Et constamment...

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