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Dernières Infos - Attaque dans un commissariat en France

Macron a rencontré la famille de la policière tuée

Macron a rencontré la famille de la policière tuée

Le président français, Emmanuel Macron, à Paris, le 24 avril 2021. Photo Bertrand Guay/Pool via REUTERS

L'attaque meurtrière vendredi contre une fonctionnaire de police au commissariat de Rambouillet, près de Paris, a replacé samedi la menace terroriste au sommet de l'agenda politique en France, avec la visite du président Emmanuel Macron auprès de la famille de la victime et une réunion de crise des ministres concernés.

Le drame, qui intervient après trois attentats jihadistes en quelques semaines à l'automne, mobilise à nouveau le gouvernement.

Emmanuel Macron s'est déplacé samedi dans la banlieue ouest de Paris, pour rendre visite à la famille de Stéphanie M., 49 ans, la fonctionnaire de police - non armée - tuée de deux coups de couteau dans l'entrée du commissariat de Rambouillet par Jamel Gorchene, un Tunisien de 36 ans, abattu ensuite par un policier.

Le président s'est rendu dans la boulangerie de l'époux de la victime, pour apporter son soutien à une famille "très bouleversée et très digne", a annoncé la présidence de la République. Stéphanie M. était mère de deux filles de 13 et 18 ans."Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien", avait tweeté vendredi Emmanuel Macron.

En parallèle, une réunion rassemblait samedi après-midi les services et ministres concernés (Intérieur, Justice, Armées) autour du Premier ministre Jean Castex, qui avait écourté sa visite dans le sud-ouest de la France.

Côté enquête, les auditions de trois personnes, placées en garde à vue vendredi soir, se poursuivaient samedi.

Il s'agit du père du meurtrier et de deux personnes qui l'ont hébergé, l'une récemment dans la banlieue sud de Paris et l'autre à son arrivée en France en 2009, a indiqué une source proche du dossier.

Selon une autre source proche de l'enquête, les deux personnes interrogées avec le père forment un couple qui aurait domicilié l'assaillant "au moins administrativement" en banlieue parisienne. Leurs domiciles avaient été perquisitionnés vendredi.

Le téléphone de Jamel Gorchene contenait "des nasheeds", des chants religieux musulmans, désormais fréquemment utilisés pour la propagande jihadiste, a précisé cette source.

"Dépressif"

Arrivé en France en situation irrégulière, ce chauffeur-livreur était titulaire depuis décembre d'une carte de séjour valable un an, selon le parquet national antiterroriste, qui s'est saisi de l'enquête. L'homme aurait effectué un "repérage", accréditant la préméditation, avant d'attaquer la victime, selon le procureur antiterroriste Jean-François Ricard. Des témoins ont par ailleurs rapporté qu'il aurait crié "Allah Akbar", selon une source proche de l'enquête.

Les enquêteurs s'emploient à préciser le parcours de Jamel Gorchene, si des personnes l'ont aidé ou encouragé dans son projet ainsi que ses éventuels contacts noués en ligne avec des membres de la sphère jihadiste.

Jamel Gorchene est originaire de Msaken, ville commerciale proche de la station balnéaire de Sousse, sur la côte est de la Tunisie, où réside encore sa famille dans une maison modeste. Il aurait au moins une soeur et deux frères, dont un jumeau. Il était récemment venu pour deux semaines en Tunisie. Une cousine trentenaire, Sameh, y a assuré à l'AFP qu'il était suivi par un psychiatre en France car il souffrait d'une dépression.

Hommage lundi

Les prochains jours seront ceux des hommages à Stéphanie M., agente administrative du secrétariat au commissariat, depuis 28 ans à Rambouillet, selon une source policière. Un hommage sera rendu lundi à 17H30 à l'agente administrative devant l'hôtel de ville, a indiqué la mairie sur Twitter.

Une cérémonie "sobre", un "moment de recueillement" pour "montrer notre soutien à sa famille, à ses collègues et aux policiers", a expliqué à l'AFP la maire, Véronique Matillon.

Ce drame survient alors que la police locale garde en mémoire l'assassinat d'un couple de fonctionnaires de police, tué à coups de couteau en 2016 dans son pavillon de Magnanville, commune située à une cinquantaine de kilomètres de Rambouillet, par un homme se revendiquant de l'organisation Etat islamique.

Le 16 octobre dernier, la même région avaient été marquée par l'attaque au couteau d'un professeur de collège, Samuel Paty, décapité par un jeune homme de 18 ans originaire de la république russe de Tchétchénie. Depuis 2015, une vague d'attentats jihadistes a fait plus de 260 morts en France.

Plusieurs de ces attaques ont été perpétrées à l'arme blanche et en ciblant les forces de l'ordre, conformément aux mots d'ordre récurrents du groupe Etat islamique.

L'attaque meurtrière vendredi contre une fonctionnaire de police au commissariat de Rambouillet, près de Paris, a replacé samedi la menace terroriste au sommet de l'agenda politique en France, avec la visite du président Emmanuel Macron auprès de la famille de la victime et une réunion de crise des ministres concernés.Le drame, qui intervient après trois attentats jihadistes en quelques...