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Dernières Infos - Système judiciaire

Les députés aounistes prennent la défense de Ghada Aoun et dénoncent une infraction


Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, présidant une réunion de son bloc. Photo d'archives Ani.

Le groupe parlementaire aouniste a dénoncé mardi la décision prise par le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, de dessaisir la procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, de certains dossiers liés aux crimes financiers, lorsqu'il a réorganisé les tâches judiciaires. 

"Empêcher un juge de poursuivre son enquête sur les dossiers déjà ouverts s'apparente à un crime et constitue une infraction à l'encontre des Libanais", ont dénoncé les députés dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion hebdomadaire. Cela "soulève des questions sur la raison de cette attaque politique, judiciaire, médiatique, financière et sécuritaire contre un juge qui fait son devoir", ont-ils ajouté. 

La procureure Ghada Aoun est actuellement engagée dans un bras de fer judiciaire avec le procureur général Ghassan Oueidate. Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a demandé mardi, après avoir entendu Mme Aoun, à l'Inspection judiciaire de "faire le nécessaire".  Il a appelé la procureure à se conformer à la décision de M. Oueidate, qui avait réorganisé en fin de semaine dernière les tâches judiciaires, dessaisissant Ghada Aoun de certains dossiers liés aux crimes financiers, parmi lesquels une enquête pour blanchiment d’argent ciblant le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, et le PDG de la Société générale de banque au Liban (SGBL), Antoun Sehnaoui. Mme Aoun avait enfreint la décision du procureur en menant vendredi et samedi deux perquisitions très médiatisées de la société de change Mecattaf, dans le Metn.

Concernant le dossier relatif aux fonds en devises transférés avant et après le 17 octobre 2019, date du début du mouvement de contestation, le groupe parlementaire aouniste estime qu'il s'agit d'un "conflit entre ceux qui veulent combattre la corruption et recouvrer l'argent des Libanais et ceux qui déploient tous les efforts en vue d'empêcher le dévoilement des vérités et toute possibilité de recouvrer les fonds".  Le groupe appelle "tous les Libanais à défendre leurs droits en soutenant ceux qui œuvrent pour découvrir les responsables de l'effondrement financier et engager des poursuites contre eux". 

Enfin, les députés aounistes rappellent que "les Libanais attendent toujours que le Premier ministre désigné présente une formule gouvernementale qui montre clairement la répartition des portefeuilles entre les communautés en prenant en compte les critères de compétence, de spécialisation et la non affiliation à un parti".

Le président libanais Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri ne parviennent pas à se mettre d'accord depuis octobre 2020 sur la répartition des portefeuilles et la nomination des ministres. Ils se livrent dans ce cadre une guerre de prérogatives, alors même que le Liban traverse un faisceau de crises graves. 

Le groupe parlementaire aouniste a dénoncé mardi la décision prise par le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, de dessaisir la procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, de certains dossiers liés aux crimes financiers, lorsqu'il a réorganisé les tâches judiciaires. "Empêcher un juge de poursuivre son enquête sur les...