Pour Ali Hassan Khalil, l'obstruction est "intérieure" et liée à des "calculs personnels et partisans"

Le député et ancien ministre Ali Hassan Khalil du mouvement chiite Amal a estimé dimanche que les obstacles à la formation du gouvernement, attendu depuis plus de huit mois, sont uniquement "intérieurs" et liés à des "calculs personnels et partisans".

Le président libanais Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri ne parviennent pas à se mettre d'accord depuis octobre sur la répartition des portefeuilles et la nomination des ministres. Ils se livrent dans ce cadre une guerre de prérogatives, alors même que le Liban traverse un faisceau de graves crises. 

Estimant que le pays vit "un effondrement total des piliers de l'État", Ali Hassan Khalil a appelé à former le plus rapidement possible un nouveau gouvernement. Selon lui, il n'y a rien qui empêche cette procédure au niveau international et régional "et ceux qui prétendent le contraire cherchent à échapper à leurs obligations". "L'obstruction est intérieure et elle est le résultat de considérations personnelles et partisanes", a-t-il déploré dans un discours prononcé à l'occasion de la commémoration du bombardement israélien de village de Cana au Liban-Sud, le 18 avril 1996, qui avait provoqué la mort d'une centaine de civils. "Ce qu'il faut, c'est former un cabinet de technocrates qui rétablissent la confiance dans l'État et prépare un plan de redressement économique et financier", a-t-il ajouté, soulignant que l'initiative du président de la Chambre Nabih Berry, destinée à faciliter la mise sur pied du cabinet, permet "à toutes les parties de parvenir à un vrai consensus". 

Cette initiative, lancée par le leader druze Walid Joumblatt et M. Berry, consiste en un cabinet de 24 ministres au sein duquel aucune partie n'obtiendrait de tiers de blocage. Elle a été mise sur la table il y a plusieurs semaines, mais aucune avancée n'a depuis été enregistrée.