Des militaires essuient des tirs lors d'une opération contre des contrebandiers près de Baalbeck

Une patrouille de militaires a essuyé des tirs dimanche matin lors d'une opération contre des contrebandiers dans la région de Baalbeck, a rapporté l'armée, qui ne fait pas état de blessés. 

L'unité s'apprêtait à arrêter un camion-citerne se dirigeant illégalement vers la Syrie lorsque les passagers d'un véhicule accompagnant ce camion ont ouvert le feu en direction des militaires. Ces derniers ont répliqué et, lors des échanges de tirs, le camion-citerne a pris feu. Le conducteur a pris la fuite mais les soldats ont pu arrêter le tireur. Lors du transfert du tireur vers une caserne de la région, la patrouille a de nouveau essuyé des tirs. 

La contrebande de carburant s'est accélérée ces derniers mois vers la Syrie, pays qui souffre de massives pénuries d'essence, sur fond de conflit et de chute vertigineuse de la livre syrienne face au dollar, conjuguée à des sanctions internationales drastiques. Les contrebandiers achètent au Liban le carburant subventionné par la Banque centrale libanaise pour le revendre de l'autre côté de la frontière et réaliser des marges substantielles. Des opérations sont menées quasiment quotidiennement contre ces contrebandiers, par la police et l'armée, provoquant des tensions et des échanges de tirs réguliers. 

Le Liban, en proie à une crise multidimensionnelle, souffre de pénuries croissantes de carburant, dans un contexte de hausse des prix de l'essence, sur fond de dépréciation de la monnaie nationale et d'augmentation du prix du baril de pétrole sur le marché mondial. De nombreuses stations-service sont fermées à travers le pays, tandis que les files de voitures s'allongent devant celles qui restent ouvertes et rationnent le nombre de litres d'essence par client. En fin de semaine, le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Raymond Ghajar, avait affirmé que le principal problème du secteur des carburants était la contrebande vers la Syrie.