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Lifestyle - Beyrouth Insight

The Volunteer Circle, catalyseur de forces

À elles seules, Malak Yacout et Nadine Makarem ont réussi en deux ans à « rameuter les troupes », réunir des milliers de volontaires autour d’une plateforme performante et les connecter, selon les expertises de chacun, avec les ONG du Liban puis du monde. 

The Volunteer Circle, catalyseur de forces

Nadine Makarem et Malak Yacout, cofondatrices de The Volunteer Circle. Photo João Sousa

Leur logo ressemble à une graine qui aurait germé, et dont les deux pousses vertes forment un V. V pour Volunteer, V pour victoires peut-être aussi, dans un cercle fermé où l’on ne tourne pas en rond, bien au contraire… Malak Yacout, 23 ans, et Nadine Makarem, 30 ans, sont les deux belles énergies derrière The Volunteer Circle, aujourd’hui un cercle très élargi pour devenir de plus en plus rapide et efficace. L’objectif pour ces deux amies complémentaires est de repérer les besoins des différents secteurs et proposer les réponses adéquates à travers des volontaires qui ne demandent qu’à offrir leurs services. « Sans marcher sur les plates-bandes des autres, notre initiative, précise Malak, va du peuple vers le peuple, dans un cercle qui englobe tous les volontaires pouvant représenter les différents secteurs économiques et sociaux. Nous récupérons leur énergie, en quelque sorte, et nous la renouvelons. »


Des jeunes volontaires de The Volunteer Circle. Photos João Sousa

« Les volontaires peuvent faire des miracles »

Elles viennent de fêter leurs deux ans en ligne, « entourées » à présent de 5 000 volontaires et 180 ONG. Quand elles ont démarré, en mars 2019, avec un modeste site, « Malak avait une vision déjà ambitieuse », confie Nadine Makarem. « Je lui ai fait confiance et j’ai essayé d’aider là où je pouvais. Les urgences nous ont poussé à aller plus vite », ajoute-t-elle.


Des jeunes volontaires de The Volunteer Circle. Photos João Sousa

Malak Yacout, diplômée en marketing, qui possédait une expérience de volontariat dans des start-up et des organisations internationales, avait déjà ressenti personnellement un vide, un manque d’organisation qui ne permettait pas de profiter du temps et du savoir-faire des nombreux jeunes volontaires libanais, disponibles comme elle. « Durant mes études, il m’était très difficile de trouver des opportunités de volontariat ou même de stages. Les obstacles étaient nombreux, il n’existait aucun processus établi, aucune méthode à suivre, aucun “répertoire” à consulter », précise-t-elle. Dotée d’un master en relations internationales et d’une expérience en journalisme, Nadine Makarem ressentait les mêmes lacunes. Sans assistance financière, elles assurent elles-mêmes un premier petit montant qui leur permet de lancer leur site et cherchent déjà, le plus vite possible, à organiser tout ça. Et essentiellement, à connecter les volontaires avec les ONG qui ont des propositions à faire. « Les problèmes locaux étaient nombreux et ont imposé des besoins et des priorités », poursuit Nadine. « Nous ne savions pas que toutes ces crises allaient s’enchaîner aussi vite… Elles ont à la fois ralenti notre vision globale, mais nous ont obligé à travailler très rapidement. »


Des jeunes volontaires de The Volunteer Circle. Photos João Sousa

La première urgence s’est déclarée avec les incendies qui ont également mis le feu en octobre 2019 à un système politique déficient. « Nous étions prêtes, ce qui nous a permis de rapidement mettre en marche une plateforme pour trouver des volontaires sur le champ et les diriger là où leur présence était utile et nécessaire… » Suivront la thaoura, toutes les places à nettoyer au quotidien et des tables rondes organisées dans les tentes ; la pandémie, une hotline est installée, des volontaires sont formés auprès de la Croix-Rouge libanaise ; et enfin la tragédie du port de Beyrouth… Les volontaires sont dirigés au bon endroit, guérissant comme ils le peuvent les plaies d’une ville qui saigne. Avec une équipe de quatre personnes, les deux cofondatrices, Chloé Dewaels et Mira Hoayek, The Volunteer Circle continue de développer cette plateforme devenue un outil de travail pour tous dans une vision qui ne cesse de s’élargir.

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Aujourd’hui, The Volunteer Circle, qui a remporté le Young Innovation Award 2020, s’est transformé. « Notre plate-forme fonctionne comme une entreprise sociale, ouverte au monde, la technologie en plus. » Pour le comprendre, il suffit de se connecter sur leur site


Des jeunes volontaires de The Volunteer Circle. Photos João Sousa


(www.thevolunteercircle.com) et de saisir, très rapidement, l’importance des données accumulées, sans cesse mises à jour, et la facilité avec laquelle chaque volontaire peut proposer ses services dans le domaine et la ville qui l’intéressent. Les ONG sont nombreuses, présentées par thème (protection des enfants, des animaux, environnement, arts et culture, éducation, santé…) et localisation géographique. L’accès, la recherche et la manipulation sont très faciles et surtout rapides.

Très vite, les liens se font. Plus encore, les deux femmes organisent des ateliers de travail sur la meilleure façon de gérer des volontaires, car pour elles, « il est important que cette communauté bénéficie de notre savoir et notre expérience. Que les volontaires tirent le meilleur de nos informations, sans cesse mises à jour, de nos études et nos recherches. Que les choses soient faciles pour eux, sinon, ils ne reviendront pas. Notre but ultime est de créer une communauté suffisamment forte pour faire un changement ». Certains de ces volontaires réussissent même à trouver un emploi à long terme dans certaines ONG ou associations répertoriées dans la banque de données de The Volunteer Circle. La tâche est ardue, certes, mais Malak et Nadine avouent trouver des raisons de garder espoir grâce à ce travail et à la jeunesse qui peut faire des miracles. Elles ne partiront pas… Il leur reste beaucoup à faire. « Je souhaite que ceux qui partent puissent ramener quelque chose au pays. Nous préférons nous fatiguer pour le Liban et pour ce cercle, ce jardin qui est en train de fleurir à l’ombre », concluent les deux femmes.

Leur logo ressemble à une graine qui aurait germé, et dont les deux pousses vertes forment un V. V pour Volunteer, V pour victoires peut-être aussi, dans un cercle fermé où l’on ne tourne pas en rond, bien au contraire… Malak Yacout, 23 ans, et Nadine Makarem, 30 ans, sont les deux belles énergies derrière The Volunteer Circle, aujourd’hui un cercle très élargi pour devenir de plus...

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