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Dernières Infos - Formation du gouvernement

Hariri tergiverse "par peur d'assumer ses responsabilités" face à la crise, accusent les députés aounistes

Hariri tergiverse

Les députés Ibrahim Kanaan, Gebran Bassil et Elie Ferzli lors d'une réunion du bloc parlementaire aouniste. Photo d'archives ANI

Le groupe parlementaire aouniste a accusé mardi le Premier ministre désigné Saad Hariri de "faire avorter" toutes les propositions de déblocage de la crise gouvernementale "par peur d'assumer la responsabilité" de plusieurs dossiers sur lesquels devrait se pencher l'exécutif, notamment les réformes réclamées pour sortir le pays de la grave crise multiforme qu'il subit depuis l'été 2019.

Affirmant avoir déployé "tous les efforts" possibles pour aider à la formation du futur gouvernement, "malgré le fait qu'il ne veut pas y participer", il semble que Saad Hariri "n'a toujours pas bougé d'un pouce", a accusé le groupe parlementaire, à l'issue de sa réunion hebdomadaire dirigée par le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. M. Hariri "fait avorter toutes les idées positives dès qu'elles sont proposées", la dernière en date étant la proposition d'un cabinet de 24 sans tiers de blocage, proposée par le leader druze Walid Joumblatt et son partenaire traditionnel, le président de la Chambre Nabih Berry. "Cela prouve que M. Hariri ne veut pas former maintenant son équipe et qu'il attise les problèmes" afin de retarder cette échéance, selon les députés aounistes, qui ont estimé que le Premier ministre désigné "a peur d'assumer la responsabilité de la levée des subventions, du tracé de la frontière, de l'audit juricomptable, des réformes requises et des décisions difficiles attendues". Et le groupe d'accuser une nouvelle fois Saad Hariri d'attendre un feu vert "de l'étranger". 

Le Liban s’enfonce de plus en plus dans une crise politique aiguë et il est sans gouvernement effectif depuis plus de huit mois. La formation du cabinet de Saad Hariri bute sur des désaccords incessants entre la formation de ce dernier et le camp politique du président de la République.

Le groupe parlementaire aouniste a par ailleurs soutenu "la position" du chef de l'État Michel Aoun concernant le tracé de la frontière maritime. Le président libanais prône une rectification du tracé de la frontière maritime méridionale avec Israël, qui permettrait d'ajouter une superficie de 1.430 km2 à la Zone économique exclusive libanaise. Ce rectificatif a été acté dans un décret amendant le décret 6433 de 2011 sur ce tracé, qui devrait être envoyé à l'ONU après sa promulgation au Liban. Toutefois, alors que ce projet de décret d'amendement a été signé par les ministres concernés, Michel Aoun a estimé plus tôt dans la journée qu'il devait faire l'objet d'un Conseil des ministres, alors que le cabinet de Hassane Diab est actuellement chargé de l'expédition des affaires courantes. Le groupe parlementaire ne s'est pas prononcé sur les détails de cette procédure.

Le groupe parlementaire aouniste a accusé mardi le Premier ministre désigné Saad Hariri de "faire avorter" toutes les propositions de déblocage de la crise gouvernementale "par peur d'assumer la responsabilité" de plusieurs dossiers sur lesquels devrait se pencher l'exécutif, notamment les réformes réclamées pour sortir le pays de la grave crise multiforme qu'il subit depuis l'été...