Rechercher
Rechercher

Économie - Immobilier

Beaucoup d’incohérences dans les prix affichés à Beyrouth, constate Ramco

Beaucoup d’incohérences dans les prix affichés à Beyrouth, constate Ramco

Le quartier de Gemmayzé, avant l’explosion au port de Beyrouth du 4 août dernier qui l’a ravagé, parmi d’autres quartiers environnants. Photo J.R.B.

Quelle que soit leur appellation, les « vrais » dollars, dollars cash ou dollars frais (en espèces ou transférés de l’étranger) se sont imposés sur le marché foncier du Liban. Tout le monde les demande et les recherche au détriment des « lollars » ou dollars libanais (devises bloquées en banque sur les comptes des déposants). Ainsi, et selon nos estimations, plus de 95 % des prix des appartements, des bureaux et des terrains à Beyrouth sont actuellement affichés en dollars frais ou en dollars payables par transfert à l’étranger. Face à la dégringolade de la livre libanaise, tournant dernièrement autour des 12 000 livres le dollar sur le marché noir (contre 1 507,5 livres pour un dollar en parité officielle), et le maintien des restrictions bancaires, les lollars ou chèques bancaires en dollars sont de moins en moins acceptés. Si l’affichage des valeurs en dollars frais est acté, le chaos règne au sujet des prix de vente et les montants demandés sont très disparates d’un immeuble à l’autre, voire d’un étage à l’autre.

Dans Le Commerce du Levant

Les prix en « lollars » flambent à Beyrouth


Un rapide coup d’œil aux prix affichés par les propriétaires permet de constater que les incohérences sont nombreuses. Parmi les aberrations du marché, un bureau neuf affiché en septembre 2020 à 4 000 lollars le m2 à Achrafieh est désormais (soit sept mois plus tard) annoncé à 4 000 dollars le m2, dont 50 % en dollars frais. Autre curiosité, un propriétaire demande 3 500 dollars frais le m2 pour un appartement à Gemmayzé alors qu’un produit à Sursock vient de se vendre sur la base de 1 700 dollars frais le m2. Même si les biens ne sont pas comparables, de telles différences de prix sont troublantes. Que dire alors de cet appartement proposé à 5 800 dollars frais le m2 à Raouché et de ce premier étage de 200 m2 à 500 000 dollars frais à Aïn el-Mreissé alors qu’il a été acheté à 750 000 lollars en 2020 ?

Naturellement, les propriétaires sont libres de demander le prix qu’ils veulent. Mais il est évident que les surprises sont trop nombreuses, freinant les transactions. Et les clients capables de payer en cash ou à l’étranger ne sont pas dupes. Premièrement, ils ne sont pas nombreux. Deuxièmement, ils savent qu’un dollar frais et un lollar n’ont plus la même valeur et restent en position de force. Contrairement à la plupart des acheteurs qui cherchaient en 2020 à sortir, dans la précipitation, leur épargne des banques, les acheteurs en dollars frais veulent de bonnes affaires qui sont, pour l’instant, très rares. De son côté, l’acheteur qui veut convertir son chèque bancaire en dollars frais tient le même raisonnement. Il est conscient que la situation ne lui est pas favorable, mais il ne va pas pour autant jeter son argent en acceptant des prix incohérents.

Quelle que soit leur appellation, les « vrais » dollars, dollars cash ou dollars frais (en espèces ou transférés de l’étranger) se sont imposés sur le marché foncier du Liban. Tout le monde les demande et les recherche au détriment des « lollars » ou dollars libanais (devises bloquées en banque sur les comptes des déposants). Ainsi, et selon nos estimations,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut