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Dernières Infos - Ramadan au Liban

Le mufti critique Aoun sans le nommer : "Est-ce trop demander que d'avoir un gouvernement responsable ?"

Le mufti critique Aoun sans le nommer :

Le mufti de la République, le cheikh Abdel Latif Deriane, plus haute instance sunnite du Liban, a fermement critiqué les dirigeants du pays qui traverse une profonde crise, les implorant de former un nouveau gouvernement qui se fait attendre depuis huit mois. Il a, dans ce contexte, adressé des critiques à peine voilées au président de la République, Michel Aoun.

"Le Ramadan, cette année, n'est comme nul autre, car les citoyens souffrent de conditions de vie difficiles. C'est le temps de l'effondrement sur tous les plans", a regretté le cheikh Deriane, dans un message adressé à l'occasion du mois sacré du Ramadan. "Les dirigeants sont la cause de ce drame. (...) Existe-t-il un pays dans lequel, après une catastrophe telle que l'explosion au port de Beyrouth, les dirigeants resteraient en place ?" s'est demandé le dignitaire sunnite, en référence à la gigantesque explosion qui a coûté la vie à plus de 200 personnes et fait 6.500 blessés le 4 août dernier. C'est suite à ce drame que le gouvernement de Hassane Diab avait démissionné. Depuis, plusieurs responsables sécuritaires et portuaires ont été arrêtés. M. Diab et plusieurs députés et ex-ministres ont en outre été inculpés pour négligence dans le cadre de l'enquête.

Le ramadan s'ouvre cette semaine dans un Liban plongé dans une crise sévère, marquée par une dépréciation violente de la livre libanaise, l'explosion de la pauvreté et du chômage, l'érosion du pouvoir d'achat et la précarisation. Désigné le 22 octobre dernier, le Premier ministre Saad Hariri n'a toujours pas formé son équipe ministérielle, lui-même et le chef de l'État Michel Aoun étant empêtrés dans des rivalités personnelles et un bras de fer autour de la nomination des ministres et du tiers de blocage que veut le camp aouniste. Le cabinet actuel dirigé par Hassane Diab continue dès lors de gérer les affaires courantes depuis sa démission le 10 août.

"Est-ce trop demander que d'avoir un gouvernement responsable ? De longs mois sont passés et certains continuent d'évoquer des règles constitutionnelles (...), le tiers de blocage ou encore l'attribution des ministères", a déploré le mufti, dans une critique claire adressée au camp du président de la République, Michel Aoun, le cheikh Deriane étant réputé proche de Saad Hariri. "Le pays a grandement besoin d'un gouvernement qui soit responsable devant le Parlement, ce même Parlement qui a désigné le Premier ministre", a encore fustigé le cheikh Deriane. Pour lui, "il n'y a pas de crise constitutionnelle. Le pays est victime d'un monopole et d'un effondrement, il est l'otage des axes et victime de la destruction volontaire de ses institutions".

Dar el-Fatwa a appelé les musulmans à scruter le croissant de lune annonçant le début du mois de ramadan le dimanche 11 avril au soir, ce qui indique que, si le croissant est aperçu, le ramadan débutera le lundi 12 pour les sunnites. Le bureau du dignitaire chiite Mohammad Hussein Fadlallah avait pour sa part annoncé que le mardi 13 avril marquerait le premier jour du mois de ramadan pour sa communauté.

Le mufti de la République, le cheikh Abdel Latif Deriane, plus haute instance sunnite du Liban, a fermement critiqué les dirigeants du pays qui traverse une profonde crise, les implorant de former un nouveau gouvernement qui se fait attendre depuis huit mois. Il a, dans ce contexte, adressé des critiques à peine voilées au président de la République, Michel Aoun."Le Ramadan, cette année,...