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Dernières Infos - Polémique sur la frontière maritime Liban-Syrie

Geagea appelle les responsables à réagir "immédiatement", Bassil rétorque

Geagea appelle les responsables à réagir

Le leader maronite et chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Photo ANI

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé jeudi les dirigeants libanais à agir "immédiatement" pour régler la question de la délimitation de la frontière maritime entre le Liban et la Syrie, revenue sur le devant de la scène cette semaine alors qu'une entreprise russe a été chargée par le gouvernement syrien d'entamer des travaux de prospection dans un bloc de la Zone économique exclusive syrienne (ZEE) dont le tracé empiète sur la ZEE du Liban. Lors d'une conférence de presse, M. Geagea a invité les responsables libanais à soulever cette question auprès de la société russe en question, de la Syrie et des Nations unies. 

Cette question avait notamment été soulevée il y a quelques jours par Laury Haytayan, experte en bonne gouvernance des ressources en hydrocarbures au Moyen-Orient, qui a publié sur son compte Twitter une carte montrant que le bloc 1 de la ZEE syrienne empiète sur 750 Km2 des blocs 1 et 2 de la ZEE libanaise. 

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Le leader maronite a dans ce cadre rappelé que le dossier de la délimitation de la frontière maritime entre le Liban et la Syrie avait déjà été évoqué en 2014, puis qu'en 2017, le gouvernement libanais avait demandé au gouvernement syrien d'"unifier les points de vue" avec Beyrouth à ce sujet, "sans réponse". Il a souligné que sa volonté que ce problème soit résolu "n'a rien à voir avec sa position historiquement opposée au régime Assad".

"Le président de la République, Michel Aoun, le Premier ministre sortant, Hassane Diab, et les forces politiques de la majorité parlementaire doivent charger un cabinet d'avocats d'envoyer un avertissement à la société russe chargée de l'exploitation des ressources offshore afin de lui faire savoir que le bloc syrien se trouve partiellement à l'intérieur des frontières libanaises", a dans ce contexte déclaré M. Geagea. Par "majorité parlementaire" actuelle, M. Geagea fait référence au Courant patriotique libre (aouniste), parti rival des FL sur la scène chrétienne, au tandem chiite Amal-Hezbollah, et à leurs alliés. Il a encore invité le gouvernement sortant à avertir les Nations unies de cette problématique, soulignant que l'ONU dispose des cartes remises par le Liban sur le tracé de ses frontières. Et d'exhorter les responsables à traiter directement de cette question auprès du gouvernement syrien afin "d'éclaircir la situation". "Nous devons mettre sur pied une équipe technique qui étudiera la question de la frontière maritime et si la Syrie refuse de coopérer avec ce comité, il faudra avoir recours à un arbitrage", a préconisé M. Geagea. 

"Bachar el-Assad a de nombreux amis au Liban... Que cette amitié soit mise à profit afin que l'on nous explique pourquoi la Syrie empiète sur 750 km2" de la ZEE libanaise, a-t-il lancé. Et d'insister sur l'importance pour les responsables libanais d'agir "immédiatement" afin de ne pas perdre une telle superficie de ses eaux territoriales au nord du pays.

Le chef du CPL, Gebran Bassil, qui a également été ministre de l'Énergie (2009-2013) puis des Affaires étrangères (2014-2020), a réagi aux propos de Samir Geagea, via son compte Twitter. "De juillet 2010 jusqu'en 2017, j'ai envoyé plus de vingt lettres officielles aux responsables au Liban et en Syrie afin de les pousser à trouver une solution à ce problème de la frontière maritime. Mais, à Beyrouth, personne ne m'a ni écouté ni répondu", a-t-il regretté. Il a précisé avoir même présenté une requête pour que soit traitée cette question en Conseil des ministres en 2012, mais que cela avait été refusé. Ce problème doit être résolu selon le principe des "relations de bon voisinage" entre les responsables des deux pays et non pour des "intérêts stratégiques", a-t-il prôné. S'adressant implicitement à M. Geagea et aux "nouveaux souverainistes", il les a accusés de "ne se réveiller" que maintenant pour marquer des points au niveau politique.

Cette polémique intervient alors que les négociations sont au point mort concernant la frontière maritime sud du Liban avec Israël. Les deux pays, toujours techniquement en état de guerre, avaient entrepris l'année dernière des pourparlers indirects à ce sujet, sous l'égide des Nations Unies et avec la médiation des États-Unis. Mais le 4e round de négociations, qui devait se tenir le 2 décembre 2020, a été reporté sine die. Les pourparlers avaient été suspendus lorsque le Liban était revenu sur son plan de départ en réclamant, en plus des 860 km² sollicités, une zone d’exploitation qui engloberait 1 430 km² supplémentaires.

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé jeudi les dirigeants libanais à agir "immédiatement" pour régler la question de la délimitation de la frontière maritime entre le Liban et la Syrie, revenue sur le devant de la scène cette semaine alors qu'une entreprise russe a été chargée par le gouvernement syrien d'entamer des travaux de prospection dans un bloc de la Zone...