Le président de l’Assemblée générale de l’ONU pour la 75e session, le diplomate turc Volcan Bozkir, avait convoqué les délégations de ces pays à s’exprimer sur le sujet, lors d’une réunion informelle consacrée à la déclaration, dont le texte a été rédigé par Mme Mudallali. L’ambassadrice du Liban à l’ONU a eu l’idée de cette déclaration en voyant son pays se débattre avec la crise financière. Dans cette déclaration, elle appelle à « un partage équitable et abordable des vaccins », tout en mettant en garde contre une course « gagnée d’avance par les nantis. » « La clé de cette déclaration politique est l’engagement des États membres des Nations unies à travailler ensemble pour vaincre cette pandémie en considérant le vaccin comme un bien mondial », souligne la diplomate. Et d’ajouter que « la distribution équitable des vaccins est un défi de taille en raison des infrastructures et des situations domestiques. C’est l’urgence qui nous a conduits à cette déclaration ».
« Au Liban, sur une population de 5 millions d’âmes, en comptant les réfugiés et les déplacés, seuls 115 927 personnes ont eu la première dose de vaccin, et 54 661 ont reçu la seconde dose. Mais le Liban fait quand même partie des chanceux. D’autres pays attendent toujours et leur situation est plus sombre avec l’augmentation du nombre d’infections », relève l’ambassadrice libanaise. Mme Mudallali met en exergue cette disparité et rappelle que « notre salut aujourd’hui revêt la forme d’un vaccin. Pour qu’il soit efficace, il doit être partagé équitablement… Ce vaccin ne doit pas être une question de chance, mais devrait être un droit pour tous », conclut-elle.
La déclaration n’a pas été votée puisqu’elle ne représente pas un document de l’ONU. Elle constitue en revanche « un engagement à traiter la vaccination contre le Covid-19 comme un bien public mondial garantissant un accès abordable, équitable et juste aux vaccins pour tous », selon le texte.
« Elle reflète la volonté collective des 181 pays de travailler ensemble (…) pour vaincre la pandémie et aider les peuples et la planète à mieux se remettre sur les rails. Une excellente nouvelle », déclare Amal Mudallali.
Pour les pays signataires, « la coopération internationale est le seul moyen de surmonter la pandémie de manière sûre, équitable et durable ». Ils exhortent ainsi les États membres à « accroître considérablement leur soutien aux contrats Covax avec les producteurs de vaccins et demandent le financement intégral de l’Accélérateur ACT, pour un meilleur développement des tests, traitements et vaccins, mécanismes les plus efficaces pour garantir que personne ne soit laissé pour compte ».
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Chapeau Madame
Eleni Caridopoulou
20 h 29, le 30 mars 2021