Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Covid-19

L'OMS à la recherche de l'animal intermédiaire, l'Angleterre se déconfine

L'OMS à la recherche de l'animal intermédiaire, l'Angleterre se déconfine

Un test de dépistage au coronavirus effectué à Weimar, en Allemagne, le 29 mars 2021. Photo REUTERS/Karina Hessland

Une transmission du virus à l'homme par l'intermédiaire d'un animal infecté par une chauve-souris est l'hypothèse privilégiée par le rapport d'experts internationaux sur les origines du Covid-19, dont les conclusions écartent aussi la thèse d'une fuite d'un laboratoire chinois.

Le contenu de ce rapport très attendu, dont l'AFP a obtenu une copie lundi, est connu alors que l'Anglerre entame la deuxième phase de son déconfinement et que l'épidémie inquiète ailleurs en Europe, notamment en France.
S'il ne résoud pas le mystère des origines du SARS-CoV-2, le virus qui provoque le Covid-19, le rapport de l'équipe internationale d'experts chinois et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) juge la transmission à l'homme du virus par un animal intermédiaire "probable à très probable", tandis que l'hypothèse d'un incident de laboratoire reste "extrêmement improbable".

Le rapport privilégie la théorie généralement admise de la transmission naturelle du virus d'un animal réservoir - probablement la chauve-souris - à l'homme, par l'intermédiaire d'un autre animal qui n'a pas encore été identifié. La transmission directe du virus via l'animal réservoir est toutefois jugée "possible à probable", par les experts. Ils n'écartent par ailleurs pas l'hypothèse d'une transmission par de la viande surgelée - piste privilégiée par Pékin - jugeant que ce scénario est "possible".

Le rapport recommande de poursuivre des études sur la base de ces trois hypothèses, mais il balaie en revanche la possibilité que le virus ait été transmis à l'homme en raison d'un accident de laboratoire. Les experts indiquent ne pas avoir étudié le cas d'une fuite volontaire, et jugent "extrêmement improbable" un accident. L'administration de l'ancien président américain Donald Trump avait accusé l'Institut de virologie de Wuhan, qui mène des recherches sur des pathogènes très dangereux, d'avoir laissé s'échapper le coronavirus, volontairement ou non.

Espoir en Angleterre
Ce rapport intervient quinze mois après l'apparition des premiers cas de Covid-19 fin décembre 2019 dans l'agglomération chinoise de Wuhan. Depuis, la pandémie a fait au moins 2,78 millions de morts, selon un bilan établi par l'AFP lundi. Mais alors que le monde entier tente de faire reculer le coronavirus par des campagnes de vaccination massive, le mystère de son origine reste entier.

Forte de sa campagne massive de vaccination, l'Angleterre a débuté lundi la deuxième étape de son plan de déconfinement très progressif, autorisant rencontres et sports en extérieur uniquement, tout en appelant à la vigilance face à certains variants auxquels elle a pour l'instant échappé.

Ailleurs en Europe, la tendance est à la progression de l'épidémie, notamment en France où le monde médical multiplie les signaux d'alarme. Le nombre de patients atteints du Covid-19 en réanimation continue d'y augmenter, atteignant 4.974 malades, selon des chiffres officiels publiés lundi, soit au-delà du pic de la deuxième vague à l'automne, qui avait été de 4.903 malades.

A deux jours d'un conseil de défense sanitaire décisif, qui pourrait décider d'un durcissement des mesures actuelles (couvre-feu, fermeture de certains commerces), les indicateurs de circulation du virus, poussée par le variant dit anglais, jugé plus contagieux et plus virulent, ne montrent pas encore l'accalmie espérée.

L'Allemagne aussi est confrontée à une troisième vague, suscitant également des secousses politiques. La chancelière Angela Merkel a ainsi sévèrement rappelé à l'ordre dimanche les Etats régions, les pressant d'appliquer les restrictions alors que plusieurs Länder ont annoncé des assouplissements. Armin Laschet, chef conservateur de la région la plus peuplée d'Allemagne, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, s'est fait porte-parole lundi des Etats régionaux pour défendre leur stratégie de lutte contre la pandémie.

Un coin du voile
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé lundi qu'avec le rapport des experts chinois et de l'OMS, "toutes les hypothèses sont sur la table et méritent des études supplémentaires et complètes". "Nous allons lire le rapport et en débattre, le digérer et discuter des étapes suivantes avec les pays membres", a-t-il dit.

Le rapport confirme les premières conclusions des experts présentées lors d'une conférence de presse le 9 février à Wuhan, à l'issue de la mission à laquelle ont participé 17 experts chinois et 17 experts internationaux du 14 janvier au 10 février. Mais le document ne manquera pas de faire rejaillir les accusations de complaisance de l'OMS à l'égard de la Chine, certains estimant notamment que les experts internationaux ont manqué de latitude pour travailler librement lors de leur séjour dans la ville chinoise.

Dans ses conclusions, le rapport indique par ailleurs que les études de la chaîne d'approvisionnement du marché de Huanan (et d'autres marchés de Wuhan) n'ont pas permis de trouver "des éléments de preuves de la présence d'animaux infectés, mais l'analyse des chaînes d'approvisionnement a fourni des informations" utiles pour des études de suivi ciblées, notamment dans des régions voisines. Les experts appellent également à "ne pas négliger les produits d'origine animale provenant de régions situées en dehors de l'Asie du sud-est".  Et de conclure: "Les enquêtes doivent être conçues (...) dans des zones plus vastes et dans un plus grand nombre de pays".

Une transmission du virus à l'homme par l'intermédiaire d'un animal infecté par une chauve-souris est l'hypothèse privilégiée par le rapport d'experts internationaux sur les origines du Covid-19, dont les conclusions écartent aussi la thèse d'une fuite d'un laboratoire chinois.Le contenu de ce rapport très attendu, dont l'AFP a obtenu une copie lundi, est connu alors que l'Anglerre...