Le chef de l'Unrwa en visite à Aïn el-Héloué, promet de transmettre les doléances des réfugiés à la communauté internationale

Lors de sa visite lundi au camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué (Liban-sud), le commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), Philippe Lazzarini, a déploré le manque de moyens financiers de l'agence onusienne et promis de transmettre les doléances des réfugiés à la communauté internationale, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

M. Lazzarini a été informé de la situation sanitaire du camp, où la pandémie de coronavirus s'est propagée, avec plus de 10.000 personnes contaminées et 250 décédées. "Au cours de la dernière décennie, le rôle de l'Unrwa a progressivement diminué", a regretté le responsable. "Nous sommes au bord de la fermeture de tous nos centres, faute de moyens financiers suffisants". "Nous chercherons à tenir une conférence internationale cette année, pour confirmer le mandat qui nous a été confié", a-t-il poursuivi,  jugeant que "la croissance de(s) souffrances (des résidents) augmentera l'ampleur des problèmes dans le pays d'accueil". "Le cri que j'ai entendu aujourd'hui, je vais le transmettre à la communauté internationale. C'est pour cela que je suis venu ici aujourd'hui", a-t-il souligné devant les habitants de Aïn el-Héloué.

Au cours d'une réunion avec les représentants de l'Autorité palestinienne et des comités populaires palestiniens, les participants ont réclamé une aide d'urgence pour tous les réfugiés, la hausse du nombre de bénéficiaires du programme d'"affaires sociales" de 20 à 70% de la population du camp, une augmentation de l'aide financière aux hôpitaux et l'arrêt de la réduction systématique des services fournis. Ils ont également demandé des vaccins contre le coronavirus pour les Palestiniens.

Des manifestants ont profité de l'occasion pour se rassembler et protester contre la baisse de moyens de l'Unrwa et le fait que leurs demandes soient négligées.

Le camp de Aïn el-Héloué est régulièrement le théâtre de tensions sécuritaires et de tirs, soit du fait de disputes personnelles soit en raison de tensions entre les différentes factions palestiniennes qui y sont représentées. Il s'agit du camp le plus peuplé du Liban, caractérisé par une grande pauvreté. Une Palestinienne y a été blessée par balle dans la nuit de dimanche à lundi, après une dispute ayant dégénéré en échange de tirs.