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Société - Crise

« Plus de mille médecins ont déjà émigré » : Abou Charaf tire la sonnette d’alarme

« Plus de mille médecins ont déjà émigré » : Abou Charaf tire la sonnette d’alarme

Avec l’impasse politique et l’effondrement économique que rien ne semble enrayer depuis l’automne 2019, le secteur de la santé est confronté à une fuite des cerveaux. Anwar Amro/AFP

Il n’y a pas si longtemps, le Liban était encore surnommé « l’hôpital du monde arabe » pour ses services hospitaliers de pointe dans le privé, et ses médecins formés en Europe ou aux États-Unis. Mais avec l’impasse politique et l’effondrement économique que rien ne semble enrayer depuis l’automne 2019, le secteur de la santé est confronté à une fuite des cerveaux. Tel est le message sans équivoque véhiculé hier par le président de l’ordre des médecins Charaf Abou Charaf au cours d’une conférence de presse. « Plus de mille médecins, pour la plupart des spécialistes de grande compétence, ont déjà émigré, a-t-il déploré. La proportion de ceux qui partent atteint les 20 à 30 %, dans une tranche d’âge allant de 35 à 55 ans, en d’autres termes ceux qui sont le nerf de la profession et la génération sur laquelle dépendent les établissements hospitaliers, autant pour les soins que pour l’enseignement. Leur absence créera un vide qui aura un impact négatif significatif sur le secteur hospitalier libanais, autrefois pionnier. » Selon le président de l’ordre des médecins, une bonne moitié de ces praticiens qui partent vont vers les pays du Golfe et l’Irak, alors que ceux qui s’établissent en Europe ou aux États-Unis ne reviendront probablement pas de sitôt au bercail. À tous ceux-là, il faut ajouter ceux qui attendent la fin de l’année scolaire pour prendre l’avion avec leur famille.


Le Dr Abou Charaf. Photo d’archives ANI


« Les causes de cette fuite des cerveaux sont désormais connues, poursuit le Dr Abou Charaf. La crise économique sans précédent a fait perdre aux rentrées des médecins une grande partie de leur valeur. L’explosion de Beyrouth a joué un grand rôle dans leur décision, puisque cet événement a causé la destruction de quatre grands hôpitaux universitaires, ainsi qu’un nombre incalculable de domiciles et de cliniques qui n’ont été restaurés que partiellement jusque-là. » Il évoque également « la crise du coronavirus avec son cortège de difficultés, et la légèreté avec laquelle on a traité les droits les plus élémentaires des médecins et leur protection, ainsi que les retards dans le paiement de leurs honoraires par les institutions de l’État ». « Le médecin ne pouvait, dans un tel contexte, augmenter ses honoraires quand les patients sont incapables de s’en acquitter, ajoute-t-il. Or les praticiens finissent par travailler quasi gratuitement. Et comme si cela ne suffisait pas, ils sont souvent la cible d’agressions physiques ou verbales, sans lois pour les protéger. » Avec la dégringolade de la livre libanaise, convertis en dollar, les salaires des médecins ne valent en effet plus rien. Leurs économies sont retenues en otage par les banques qui ont imposé aux usagers des restrictions drastiques.

Le Dr Abou Charaf évoque une série de projets de lois présentés en vue d’assurer la protection des médecins sans que leur adoption n’ait été jugée comme une priorité : un projet de loi pour protéger le médecin contre les agressions en pénalisant les agresseurs, un autre pour lui assurer une sécurité sociale la vie durant et pas seulement jusqu’à la retraite, un troisième pour considérer le médecin décédé des suites du coronavirus comme « martyr du devoir », ainsi qu’une proposition en vue de l’augmentation des honoraires auprès des tiers payants publics et privés. Or les responsables politiques, selon le syndicaliste, continuent de faire la sourde oreille face à ces demandes, à un moment où ce choix de l’émigration que les médecins se voient contraints de prendre aura des conséquences « catastrophiques ».

Il n’y a pas si longtemps, le Liban était encore surnommé « l’hôpital du monde arabe » pour ses services hospitaliers de pointe dans le privé, et ses médecins formés en Europe ou aux États-Unis. Mais avec l’impasse politique et l’effondrement économique que rien ne semble enrayer depuis l’automne 2019, le secteur de la santé est confronté à une fuite des cerveaux....

commentaires (3)

Ceux qui quittent, il y en a parmi eux, qui le font par manque d'argent à gagner . Mais certains quittent par soif d'argent qu'il n'est plus possible d'acquérir aussi facilement pour satisfaire leur boulimie. Avant la crise actuelle, les consultations médicales dans les centres hospitaliers, dépassaient les 80 dollars, tarif unifié soit 125000 livres à l'époque. Maintenant, ceci est équivalent à 650000 livres, si on considère le dollar seulement autour de 8000 livres. On comprend alors pourquoi ces spécialistes sont allés chercher ailleurs. Les plus affectés sont surtout les chirurgiens, Car en plus, leurs actes chirurgicaux, ne valent plus rien. Ils sont vraiment gravement malmenés de tous les points de vue, et personne ne peut accepter ceux qu'ils endurent.Les jeunes d'entre eux vont logiquement chercher ailleurs.

Esber

11 h 50, le 21 mars 2021

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Commentaires (3)

  • Ceux qui quittent, il y en a parmi eux, qui le font par manque d'argent à gagner . Mais certains quittent par soif d'argent qu'il n'est plus possible d'acquérir aussi facilement pour satisfaire leur boulimie. Avant la crise actuelle, les consultations médicales dans les centres hospitaliers, dépassaient les 80 dollars, tarif unifié soit 125000 livres à l'époque. Maintenant, ceci est équivalent à 650000 livres, si on considère le dollar seulement autour de 8000 livres. On comprend alors pourquoi ces spécialistes sont allés chercher ailleurs. Les plus affectés sont surtout les chirurgiens, Car en plus, leurs actes chirurgicaux, ne valent plus rien. Ils sont vraiment gravement malmenés de tous les points de vue, et personne ne peut accepter ceux qu'ils endurent.Les jeunes d'entre eux vont logiquement chercher ailleurs.

    Esber

    11 h 50, le 21 mars 2021

  • Quoi de plus étonnant avec cette crasse iranienne,,,

    Wow

    21 h 08, le 20 mars 2021

  • AVEC LA PERSISTANCE DES MERCENAIRES ET DE LEUR PARAVENT CPL LA JEUNESSE CHRETIENNE EST LA PREMIERE QUI EMIGRE ET A MOINDRE NOMBRE LES JEUNESSES DES AUTRES COMMUNAUTES EXCEPTEE UNE. C,EST LE TRAVAIL D,HERCULE AU PROFIT DES CHRETIENS DU TANDEM BEAU=PERE/GENDRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 33, le 20 mars 2021

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