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Société - Coronavirus au Liban

Des "semaines difficiles" à venir, cinquante-cinq décès en 24h

"La hausse du nombre de décès et des cas de contaminations est un indicateur inquiétant, surtout à l'ombre d'une situation économique délétère", estime le président de la commission parlementaire de la Santé.

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L'infirmière libanaise Roumina Mahmoud au chevet d’un patient contaminé par le Covid-19 à l’hôpital public de Sibline. Photo d'archives João Sousa

A l'approche de la dernière phase du déconfinement progressif qui sera entamée lundi, la pandémie de coronavirus ne connaît pas de répit au Liban qui continue d'enregistrer des chiffres inquiétants. Selon le bilan quotidien du ministère de la Santé publié vendredi soir, 55 décès et 3.588 nouvelles contaminations au coronavirus ont ainsi été signalés en 24h. Ces chiffres font grimper le bilan total à 434.322 cas, 5.664 décès et 340.399 guérisons depuis l’apparition de la pandémie dans le pays en février 2020. Parmi les cas toujours actifs, 2.364 patients sont hospitalisés, dont 949 en soins intensifs. Le taux de positivité par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est, lui, de 17,8 %.

"Semaines difficiles"
"La hausse du nombre de décès (ces deux derniers jours plus de 60 décès quotidiennement, ndlr) et des cas de contaminations est un indicateur inquiétant, surtout à l'ombre d'une situation économique délétère", a constaté le président de la commission parlementaire de la Santé, le député Assem Araji. "L'Etat est incapable d'imposer des mesures fermes, et certains rechignent toujours à respecter les mesures en place. C'est pour cela que nous serons face à des semaines difficiles, en attendant d'avoir vacciner un grand nombre de résidents. L'extrême prudence est un devoir", a conclu le député dans un tweet.

Pour tenter de contenir cette pandémie, le pays attend 2,1 millions de doses du vaccin des laboratoires américain et allemand Pfizer-BioNTech d'ici la fin de l'année, et a déjà réceptionné 170.820 doses pour le mois écoulé. Il doit également recevoir de grandes quantités du vaccin AstraZeneca/Oxford, demandées directement auprès du groupe pharmaceutique et via la plateforme Covax. Mais ce vaccin a été suspendu dans plusieurs pays d'Europe après l'apparition de possibles effets secondaires, notamment la formation de caillots sanguins. Cela a retardé les livraisons. En outre, la première cargaison d'un million de doses du vaccin russe Spoutnik V arrivera au Liban la semaine prochaine, grâce à une initiative du secteur privé. Les autorités libanaises ont également accordé leur approbation d'urgence au vaccin chinois Sinopharm.
Dans ce contexte, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, a estimé jeudi que la décision de certains pays européens d'autoriser à nouveau l'administration du vaccin AstraZeneca/Oxford était "une bonne nouvelle". "Cela, ainsi que l'arrivée proche au Liban des vaccins Spoutnik V et Sinopharm va nous donner un coup de pouce dont nous avons grandement besoin afin d'accélérer la campagne de vaccination qui reste lente à ce jour", a-t-il écrit sur Twitter.
Plusieurs pays dont l'Italie, la France et l'Allemagne ont repris vendredi les vaccinations avec le vaccin AstraZeneca suite à un avis favorable de l'Agence européenne des médicaments (EMA).

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Lundi, le Liban entrera dans la quatrième et dernière phase de son déconfinement progressif, entamé début février après un mois de bouclage total. La cellule de gestion des catastrophes a publié jeudi les modalités de cette phase qui prévoit notamment la réouverture des restaurants, des garderies, des clubs de sport, des centres de jeux et du Casino du Liban.

Sur le plan éducatif, l'enseignement à distance a repris depuis lundi dans toutes les écoles, après une semaine de suspension, qui avait été annoncée par le ministre sortant de l'Éducation, Tarek Majzoub, afin de faire entendre plusieurs revendications, notamment concernant la vaccination prioritaire des enseignants et élèves. M. Majzoub a réitéré cette demande vendredi lors d'un entretien avec le représentant de la Banque mondiale au Moyen-Orient, Saroj Kumar Jha. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le responsable de la BM a affirmé "œuvrer avec les parties concernées pour assurer la vaccination du corps enseignant et des élèves".

Pour sa part, le président de l'Ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, a déploré une nouvelle fois l'exode des blouses blanches dans un Liban en crise. "Plus de mille médecins ont quitté le pays (...). Leur exode est une catastrophe pour le secteur de la Santé. Le Liban est désormais en danger. Nous devons agir vite afin de le préserver, avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il prévenu.


A l'approche de la dernière phase du déconfinement progressif qui sera entamée lundi, la pandémie de coronavirus ne connaît pas de répit au Liban qui continue d'enregistrer des chiffres inquiétants. Selon le bilan quotidien du ministère de la Santé publié vendredi soir, 55 décès et 3.588 nouvelles contaminations au coronavirus ont ainsi été signalés en 24h. Ces chiffres font...

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