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Société - Crise socio-économique au Liban

Routes coupées, sit-in devant le ministère de l'Economie : la mobilisation ne faiblit pas

Un groupe d'activistes qui voulait manifester à proximité du palais de Baabda a rebroussé chemin. 

Routes coupées, sit-in devant le ministère de l'Economie : la mobilisation ne faiblit pas

Sit-in devant le ministère de l'Economie, à Beyrouth, le 17 mars 2021. Photo Mohammad Yassine

Que ce soit devant le ministère de l'Economie ou sur différents axes à travers le pays, les manifestants libanais se sont à nouveau mobilisés mercredi, dans un contexte de crise socio-économique qui apporte son lot quotidien de mauvaises nouvelles, entre hausse du prix du carburant, dépréciation de la livre libanaise (près de 14.000 L.L. pour un dollar aujourd'hui) et levée progressive des subventions sur les produits de première nécessité.

Le Premier ministre sortant, Hassane Diab, avait en effet annoncé mardi que les subventions assurées par la Banque du Liban (BDL) sur certains produits, comme le carburant, ne pourraient pas se poursuivre après le mois de mars, tandis que celles sur les autres produits ne pourraient être assurées que jusqu'en juin. La Banque centrale subventionne le blé, le carburant, les médicaments et le matériel médical au taux officiel de 1.507 livres libanaises pour un dollar, puisant pour cela dans ses réserves en devises. Face à la colère de la rue, qui gronde depuis des jours, et à la crise qui s'aggrave toujours plus, le chef de l'Etat, Michel Aoun, a prévu de s'adresser aux Libanais à 20h. 

Dans la journée, les manifestants ont organisé un sit-in devant le ministère de l'Economie, à Beyrouth, et ont tenté d'entrer de force dans le bâtiment, ce qui a provoqué des échauffourées avec les policiers déployés sur les lieux. Les contestataires, qui s'étaient rassemblés devant le centre des Lazaristes, protestaient contre l'inflation et la dépréciation record de la livre qui a atteint mardi les 15.000LL contre le dollar. "Nous réclamons l'octroi de cartes prépayées pour soutenir les plus pauvres. Nous ne voulons pas de subventions aux produits. Soutenez les Libanais pauvres. Pourquoi les riches doivent-ils également bénéficier de subventions ?", s'interroge l'activiste Rabih el-Zein, présent parmi les manifestants, dans des propos accordés à notre journaliste Mohammad Yassine. Rabih el-Zein a ensuite été reçu par le ministre sortant de l'Economie, Raoul Nehmé, afin de lui exposer ses griefs, mais la rencontre a tourné court après que l'activiste a réclamé de pouvoir filmer en direct cet entretien, ce que le ministre sortant a refusé. Les protestataires se sont ensuite rendus en face du domicile de M. Nehmé, à Achrafieh, face à un déploiement policier.

Sit-in avorté à Baabda
L'après-midi, des dizaines de manifestants anti-pouvoir se sont rassemblés sur l'autoroute de Damas, à proximité du palais présidentiel de Baabda, près duquel ils voulaient crier leur colère. Selon des sources d'activistes, il s'agit du même groupe qui s'était mobilisé devant le ministère de l'Economie. Ils ont toutefois dû rebrousser chemin face à un déploiement massif de militaires qui les ont repoussés sans incidents. Selon les images de la chaîne LBCI, les protestataires, une cinquantaine d'individus, ont fait demi-tour et se sont se dirigés vers les bus qui les ont acheminés. Des dizaines de soldats et de policiers anti-émeute avaient été déployés un peu plus tôt. Le président de la République est l'une des figures les plus conspuées par la rue qui accuse les dirigeants d'incompétence et de corruption.

Quelques dizaines de manifestants brièvement rassemblés sur l'autoroute proche du palais présidentiel, à Baabda, le 17 mars 2021. Photo ANI

A Jounieh (Kesrouan), des partisans du Courant patriotique libre (CPL, fondé par le chef de l'Etat, Michel Aoun) ont manifesté dans la soirée devant le siège local de la Banque du Liban contres les "politiques financières et bancaires" de son gouverneur, Riad Salamé. Ils ont accusé ce dernier d'être "le premier responsable de l'effondrement de la livre libanaise", selon l'Ani. 

Parallèlement, de nombreuses routes restaient coupées mercredi à travers le territoire par des manifestants.
Dans Beyrouth, les routes à Corniche Mazraa et Barbir étaient fermées, provoquant des embouteillages monstres. Des routes dans le quartier de Verdun ont elle aussi été bloquées à l'aide de bennes à ordure. Un peu plus loin, l'autoroute de l'aéroport a également été fermée par des manifestants. La voie rapide du Sud a elle aussi été bloquée au niveau de Jiyé au moyen de camions et de pneus enflammés, avant d'être rouverte. Dans la Békaa, la route de Talaabaya a été fermée, ainsi que l'axe Baalbeck-Homs au niveau des localités de Chaat et Makné. La route devant le sérail de Hermel a elle aussi été bloquée à l'aide de pneus brûlés.

Par ailleurs, dans le Akkar (Liban-Nord), la plupart des supermarchés ont fermé leurs portes, empêchant les clients de s'approvisionner et notamment d'acheter des produits subventionnés, dans un contexte de volatilité des prix exacerbée par les fluctuations de la monnaie nationale. Dans ce contexte, les habitants ont appelé les autorités compétentes, et notamment la direction de la protection du consommateur, à visiter les lieux et à demander des comptes à ceux qui pratiquent un monopole. D'après certains d'entre eux, des magasins rouvrent en catimini dans la ville de Halba et s'abstiennent de vendre aux citoyens des produits subventionnés - un état de fait qui conduit à des incidents entre employés et consommateurs.

Que ce soit devant le ministère de l'Economie ou sur différents axes à travers le pays, les manifestants libanais se sont à nouveau mobilisés mercredi, dans un contexte de crise socio-économique qui apporte son lot quotidien de mauvaises nouvelles, entre hausse du prix du carburant, dépréciation de la livre libanaise (près de 14.000 L.L. pour un dollar aujourd'hui) et levée progressive...

commentaires (4)

PEUPLE LINANAIS INSTRUIT ET INTELLIGENT TROUVE-TOI UN ALEXANDRE POUR LEADER ET SUIS-LE POUR TRANCHER LE NOEUD GORDIEN QUI TE TIENT OTAGE ET PESE COMME UN JOUG SUR TES EPAULES POUR TE LIBERER ET DEGAGER LES CLIQUES MAFIEUSES ET LES MERCENAIRES QUI T,OPPRESSENT.

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 32, le 17 mars 2021

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Commentaires (4)

  • PEUPLE LINANAIS INSTRUIT ET INTELLIGENT TROUVE-TOI UN ALEXANDRE POUR LEADER ET SUIS-LE POUR TRANCHER LE NOEUD GORDIEN QUI TE TIENT OTAGE ET PESE COMME UN JOUG SUR TES EPAULES POUR TE LIBERER ET DEGAGER LES CLIQUES MAFIEUSES ET LES MERCENAIRES QUI T,OPPRESSENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 32, le 17 mars 2021

  • Elle ne doit pas faiblir, au contraire, elle doit entraîner avec elle militaires, gendarmes et policiers. Il faut virer ces voyous qui nous volent, nous pillent, nous affament et nous anéantissent. Il faut les remplacer par un gouvernement d'indépendants et de compétents, cultivés, éduqués et honnêtes, afin que l'aide internationale se concrétise dans tous les domaines pour pallier l'éternelle inaction de nos dirigeants : logistique (acheminement des produits), juridique (enquêtes sur l'explosion du port et les assassinats politiques entre autres), finances (aides financières conséquentes sans passer par la case "poches des bandits"), économie (reprise des activités et redressement de la monnaie), droits (civils, de la femme, et suppression des lois archaïques des communautés), énergie et industrie (remise en état de l'électricité et de l'eau qui doivent être fournies aux Libanais, arrêt de la contrebande vers nos ennemis orchestrée par les miliciens qui occupent le pays), frontières (accords sur le tracé des frontières maritimes avec Israël), bref, tout quoi. Parce que notre président et nos ministres ne savent absolument rien faire à part se prétendre les pionniers du Liban fort !

    Robert Malek

    19 h 16, le 17 mars 2021

  • Malheureusement ces blocages de routes en plus d'être un coup d'épée dans l'eau et inefficaces, pénalisent toutes ces personnes qui se retrouvent à circuler pour des raisons vitales et non par plaisir. Si ces pauvres citoyens avaient les moyens de rester chez eux, il y a longtemps qu'ils l'auraient fait. Nos dirigeants demeurent sourds et insensibles à la douleur de leurs administrés. En résumé, ces actions de blocages des routes ne sont inefficaces et même contre productifs.

    Citoyen

    19 h 14, le 17 mars 2021

  • "la mobilisation ne faiblit pas" . Heureusement ! Pourquoi le ministre de l'économie a-t-il refusé que l'entretien soit filmé ? Une seule explication plausible : il aurait été amené à faire des promesses qu'il n'avait pas l'intention de tenir ! Pourquoi l'accès au palais de Baabda est-il interdit ? N'est-ce pas la "maison du peuple "? Mais ça ,c'était il y a longtemps, quand le président par intérim voulait se faire applaudir. L'accès au palais présidentiel est réservé aux admirateurs!

    Yves Prevost

    18 h 24, le 17 mars 2021

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