Salaires impayés, exode de ses membres, vaccins toujours pas administrés : le syndicat des infirmières et infirmiers a tiré la sonnette d'alarme et décrété "l'état d'urgence" du secteur dans un Liban en pleine crise socio-économique, aggravée par la pandémie du coronavirus.
Lors d'une conférence de presse, la présidente du syndicat, Mirna Abi Abdullah Doumit, a lancé un appel à l'aide pour sauver le secteur avant que "tous les infirmiers n'émigrent". "Depuis plus d'un an, les infirmiers, en première ligne de la pandémie, tirent la sonnette d'alarme et exigent leurs droits usurpés et leurs salaires", a-t-elle affirmé, regrettant que les politiques restent sourds à leurs demandes. Elle a pointé du doigt le manque d'effectifs. "Mille infirmiers expérimentés ont quitté le pays, laissant derrière eux un grand vide professionnel et de jeunes infirmiers non formés", a-t-elle dit, ajoutant que "plus de deux mille autres ont été contaminés par le coronavirus et cinq sont décédés des suites de cette infection. "Ce secteur ne peut pas supporter l'austérité. La santé des personnes en dépend", a affirmé Mme Doumit à l'adresse des ministres concernés, les accusant d'"échapper à leurs responsabilités envers le corps infirmier". Elle a par ailleurs appelé les hôpitaux privés et publics à verser les salaires dus aux infirmiers, annonçant que le secteur "décrète l'état d'urgence".
Parmi les réclamations du syndicat, figurent le paiement en totalité et dans les temps des salaires, le paiement des cotisations de retard d'ici un mois, le paiement des arriérés de l'année 2017 et la réévaluation des salaires de ceux qui travaillent dans le secteur privé à l'aune du taux de change du marché parallèle, l'arrêt de toutes les mesures arbitraires, le paiement des périodes de quarantaine pour les infirmiers contaminés au Covid-19, en accord avec la circulaire du ministère du Travail sur ce sujet, l'emploi de davantage de personnel infirmier, et l'amélioration de leur protection. Le syndicat a également réclamé l'approbation de la proposition de loi relative aux infirmiers décédés en luttant contre le coronavirus, pour leur accorder un statut similaire aux "martyrs de l'armée libanaise", afin de pouvoir bénéficier des mêmes indemnités.
commentaires (3)
C’est bien plus important de payer les ministres et les députés que le corps médical. PAUVRE LIBAN ET PAUVRES LIBANAIS
Elias
21 h 04, le 17 mars 2021