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Dernières Infos - Explosions au port de Beyrouth

Le juge Bitar aux familles des victimes : Je ne laisserai ni coupable en liberté, ni innocent en prison

Le juge Bitar aux familles des victimes : Je ne laisserai ni coupable en liberté, ni innocent en prison

Le nouveau juge d’instruction en charge de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth, Tarek Bitar. Photo DR

Le juge d'instruction en charge de l'enquête sur les explosions meurtrières du 4 août 2020 au port de Beyrouth, Tarek Bitar, s'est entretenu lundi avec des familles des victimes et leur a promis qu'il ne laissera "ni coupable en liberté, ni innocent en prison", rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Plus de sept mois après le drame et après le dessaisissement du juge précédent, Fadi Sawan, à la suite d'ingérences politiques, l'enquête fait plus que jamais du surplace, même si plusieurs responsables sécuritaires et portuaires sont derrière les verrous. 

Informant la délégation de familles de la reprise des investigations, le juge Bitar a affirmé qu'il "n'épargnera aucun effort pour atteindre la vérité". "L'enquête portera sur tous les aspects de l'affaire, en commençant par le navire Rhosus, la cargaison du nitrate d'ammonium et ses propriétaires, jusqu'à connaître l'identité de ceux qui ont commandé et payé pour cette cargaison, ainsi que ceux qui l'ont conservée pendant sept ans au port", a-t-il annoncé. "Le dossier est volumineux et épineux, mais l'enquête parviendra à faire la vérité afin de connaître les circonstances de l'explosion, pour savoir si celle-ci a été provoquée par des travaux de soudure, par un acte sécuritaire, ou à la suite d'une frappe de missile", a expliqué le magistrat. "Je solliciterai l'aide des services de sécurité libanais et étrangers (...). Mon seul souci est de satisfaire Dieu et ma conscience, et de convaincre les victimes et leurs familles que ce que je fais sert la justice", a affirmé Tarek Bitar, soulignant toutefois qu'il ne peut "pas travailler sous la pression et les mises en doute". "Je ne laisserai ni coupable en liberté, ni innocent en prison. Nous tiendrons responsables tout ceux qui ont commis une erreur, qu'il s'agisse de responsables politiques ou sécuritaires", a encore promis le juge.

De son côté, la délégation de familles présentes a souhaité au magistrat de "réussir dans sa mission de justice" et l'a assuré de son soutien, à condition qu'il ne "perde pas son temps". 

Proposée par la ministre sortante de la Justice, Marie-Claude Najm, mi-février dernier pour remplacer le juge Fadi Sawan qui a été dessaisi de l'enquête après un recours présenté à son encontre par les députés Ghazi Zeaïter et Ali Hassan Khalil pour "suspicion légitime", la nomination du juge Tarek Bitar avait été approuvée par le Conseil supérieur de la Magistrature.

Début mars, les familles des victimes avaient donné au juge Bitar trois semaines pour dévoiler les premiers résultats concernant cette affaire. La double explosion meurtrière au port de Beyrouth a fait plus de 200 victimes et 6.500 blessés, ravageant des quartiers entiers de la capitale. Plusieurs responsables sécuritaires et politiques, notamment le Premier ministre sortant Hassane Diab et les députés Ali Hassan Khalil, Ghazi Zeaïter et l'ex-ministre Youssef Fenianos, avaient été inculpés pour négligence par le juge Sawan.

Le juge d'instruction en charge de l'enquête sur les explosions meurtrières du 4 août 2020 au port de Beyrouth, Tarek Bitar, s'est entretenu lundi avec des familles des victimes et leur a promis qu'il ne laissera "ni coupable en liberté, ni innocent en prison", rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Plus de sept mois après le drame et après le dessaisissement du juge...