Assaut contre des garde-côtes après un accrochage mortel

Plusieurs garde-côtes ont été blessés dans le sud de l'Iran lors d'un assaut contre leur base après que leur unité a tué un jeune homme dans un accrochage avec des contrebandiers, rapporte dimanche le quotidien Kayhan. Les faits se sont produits vendredi dans la région de Sirik, localité du détroit d'Ormuz, dans la province d'Hormozgan, selon ce journal ultraconservateur et d'autres médias iraniens.

Lors du premier accrochage, dans la matinée de vendredi, "un individu à bord d'un navire de contrebande a été abattu par les garde-frontières" chargés de la surveillance de la côte, écrit Kayhan, citant le général de brigade Hossein Dehaki, commandant de ce corps pour la province d'Hormozgan.

Selon l'officier, les soldats ont ouvert le feu contre "plusieurs navires impliqués dans la contrebande de carburant en bande organisée", après que ceux-ci ont ignoré des tirs de sommation et tiré divers projectiles, dont certains "incendiaires". Selon plusieurs médias iraniens, un jeune homme de 31 ans habitant Sirik a été tué dans ces heurts.

Quelques plus heures tard, "des villageois se sont rassemblés devant le poste des garde-frontières" à Sirik pour protester, a indiqué Iribnews, site internet de la télévision d'Etat, en citant un responsable local. Selon le général Dehaki, cité par Kayhan et d'autres médias, les manifestants, "incités par des opposants" à la République islamique, ont pris d'assaut le bâtiment, blessant "grièvement plusieurs garde-frontières" et causant "d'importants dégâts matériels".

Ces violences surviennent moins de trois semaines après des heurts meurtriers dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est).

Selon des médias d'Etat iraniens, deux personnes --dont un policier-- ont été tuées autour du 22 février dans ces violences, également liées à des commerces de carburant vers le Pakistan voisin.

Mais le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a avancé début mars le chiffre d'au moins douze morts, dont deux mineurs, et a reproché aux forces armées d'avoir fait preuve d'un usage excessif de la force, en violation "des règles d'engagement".

Le détroit d'Ormuz est régulièrement le théâtre d'affrontements entre les forces de l'ordre et des locaux impliqués dans divers trafics. Le prix du litre d'essence ordinaire est d'environ 10 centimes d'euros (au taux de change du jour) en Iran, et la revente de carburant à l'étranger est une activité fréquente dans les régions frontalières.