Une centaine de personnes rassemblées au Musée de Beyrouth : "Le pouvoir aux femmes"

Une centaine de personnes se sont rassemblées lundi après-midi devant le Musée national de Beyrouth, avant d'entamer une marche en direction de la place des Martyrs, organisée à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Elles répondaient à l'appel de plusieurs groupes de la société civile dont le Bloc national, Beirut Madinati et Minteshreen. 

"Les femmes sont fortes", "Le féminisme est unisexe", "Violeurs, c'est à vous d'avoir peur", "Le pouvoir aux femmes", pouvait-on lire sur les pancartes. 

"Je veux bâtir un nouveau pays. Je suis là pour réclamer mes droits et ceux de tous", affirme Rayan Sultani, 16 ans, interrogé par notre journaliste sur place, Lyana Alameddine. "Le féminisme est pour tous. Je me considère comme féministe parce que je veux que tout le monde soit sur un même pied d'égalité, et devant la justice", dit encore cet élève du Grand Lycée Franco-Libanais.

Rima, une femme de 52 ans au chômage, critique le fait qu'au Liban, une femme peut ne pas trouver un travail "à cause "de son âge, ou parce qu'elle n'a pas un Zaïm qui la soutient". "Mes diplômes ne servent à rien", dénonce-t-elle. 

Rassemblés devant le Musée de Beyrouth, les protestataires ont entamé une marche en direction du centre-ville de Beyrouth. Photo João Sousa.

Christelle Khoder, 37 ans, dit être là pour réclamer un pays "où les droits sont égaux et qui soit un lieu sûr pour toutes les personnes qui y vivent". "Je suis ici parce que c'est la moindre des choses que je puisse faire. Réclamer que les femmes aient leurs droits. Ce n'est pas une célébration", assure Lynn, 22 ans.

"Nous réclamons que la femme ait le droit de donner la nationalité à ses enfants, affirme Paola Rbeiz, membre de Beirut Madinati, l'un des groupes organisateurs de la manifestation. Lorsque la femme aura ce droit, elle deviendra égale à l'homme dans d'autres domaines. Elle deviendra une citoyenne à part entière, et non pas un demi-citoyen". 

Lors de cette manifestation, les protestataires ont aussi brandi le drapeau LGBT et dénoncé l'homophobie au Liban. Ils ont aussi conspué le système du garant ou "kafala", qui régit notamment le statut des employées de maison.