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Campus - TÉMOIGNAGE

« Les gens oublient souvent que les infirmiers font un travail épuisant... »

En pleine crise sanitaire, Ziad Obeid s’est formé à la pratique du métier d’infirmier. Il témoigne de cette expérience particulière.

« Les gens oublient souvent que les infirmiers font un travail épuisant... »

Fort de cette expérience de stage, le jeune homme projette de suivre des études supérieures de deuxième cycle à l’étranger avant de se consacrer pleinement à la pratique du métier d’infirmier. Photo DR

« Il n’était pas facile pour moi de prendre la décision de partir en stage alors que la majorité des étudiants avaient choisi de ne pas le faire. Mais j’ai souhaité, malgré mes appréhensions, découvrir le quotidien des soignants qui sont en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 », explique d’emblée Ziad Obeid. Étudiant en 4e année de sciences infirmières à l’Université Sainte Famille à Batroun, ce futur professionnel de la santé a décidé d’effectuer les heures de stage requises pour compléter sa formation théorique et pratique. Ainsi, au cours du premier semestre universitaire, l’apprenti infirmier a travaillé dans deux hôpitaux différents, l’un privé et l’autre public. « En pleine pandémie de Covid-19, j’ai pu observer, sur le terrain, comment les infirmiers restent parfaitement fidèles à leur mission de veiller sur les patients », remarque le jeune homme de 22 ans.

Protéger les patients

« Les stagiaires doivent, tout comme les soignants, adopter toutes les mesures préventives pour éviter la transmission du virus à l’intérieur de l’hôpital », souligne Ziad Obeid qui assure avoir respecté toutes les normes sanitaires en milieu hospitalier. « Le fait de devoir porter le masque chirurgical douze heures par jour n’a pas été chose facile pour moi, avec toute la gêne que cela entraîne au niveau de la respiration. De même, l’hygiène des mains étant une priorité en milieu hospitalier, je passais beaucoup de temps à me laver minutieusement les mains, ce qui les a fortement irritées », confie-t-il.

Ses journées commençaient dès 7 heures du matin. « J’accompagnais au quotidien les infirmiers s’occupant de personnes immunodéprimées dans le service de dialyse et de patients admis dans les services de chirurgie et de soins intensifs. Il ne fallait surtout pas leur transmettre le virus », explique Ziad Obeid qui confie avoir exercé ces stages dans un stress permanent. « Le fait de protéger les patients étant une priorité absolue pour moi, j’ai évité de voir mes proches et mes amis pendant la durée de mon stage. De même, de peur d’exposer mes parents au virus, je me confinais dans ma chambre une fois de retour à la maison », poursuit le jeune homme. L’étudiant infirmier dit avoir pu observer comment les professionnels de santé se surpassent pour faire face à cette situation de crise. « J’ai très vite réalisé que les infirmiers avaient une surcharge de travail. Plusieurs de leurs collègues étaient absents car ils étaient confinés ou avaient contracté le virus. Ils travaillaient sans répit mais sans jamais se plaindre », note encore Ziad Obeid qui accompagnait les infirmiers pendant leurs tournées des malades. Et d’ajouter : « Je les ai vus s’occuper de leurs patients avec beaucoup de bienveillance et prendre le temps de discuter avec eux pour les rassurer tout en prenant leurs signes vitaux, en leur faisant des prises de sang ou en leur administrant des médicaments. »

Une expérience humaine

Ces heures de pratique sur le terrain ont certes permis au jeune homme de parfaire sa formation pratique et de gagner en confiance et en autonomie en apprenant, sous la tutelle des infirmiers diplômés, à faire face aux difficultés et à collaborer avec l’équipe soignante. Cependant, bien plus qu’une expérience professionnelle, il s’agit, pour le jeune homme, d’une expérience humaine qui l’a profondément marqué. « Je ne peux oublier l’attitude exemplaire de ces infirmiers qui font preuve d’un professionnalisme à toute épreuve et de beaucoup de courage. Les gens oublient souvent qu’ils font un travail épuisant, pas toujours reconnu à sa juste valeur, et qu’ils craignent eux aussi pour leur santé et pour celle de leurs proches », remarque le stagiaire.

Ziad Obeid affirme avoir pris pleinement conscience des responsabilités qu’implique le fait d’être infirmier et des sacrifices qu’il sera amené à faire au quotidien. « Je sais à présent qu’il s’agit, pour moi, d’une véritable vocation. » Fort de son vécu, le jeune homme projette de suivre des études supérieures de deuxième cycle à l’étranger avant de se consacrer pleinement à la pratique du métier. « Contribuer à prendre en charge les patients en pleine crise sanitaire m’a aidé à devenir un adulte responsable, et je suis particulièrement fier d’avoir prêté main-forte aux professionnels de la santé afin de les épauler en temps de pandémie », assure-t-il.



« Il n’était pas facile pour moi de prendre la décision de partir en stage alors que la majorité des étudiants avaient choisi de ne pas le faire. Mais j’ai souhaité, malgré mes appréhensions, découvrir le quotidien des soignants qui sont en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 », explique d’emblée Ziad Obeid. Étudiant en 4e année de sciences infirmières...

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