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Accusée d'avoir menti au Parlement, la Première ministre écossaise défend son action

Accusée d'avoir menti au Parlement, la Première ministre écossaise défend son action

La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. Photo AFP / POOL / Jeff J Mitchell

Accusée d'avoir menti sur les accusations de harcèlement sexuel visant son prédécesseur, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a défendu mercredi sa gestion de cette affaire, qui vaut à cette figure indépendantiste des appels à la démission.

A deux mois d'élections locales cruciales pour lesquelles ils partent grand favoris, les indépendantistes du Scottish National Party (SNP) sont actuellement embourbés dans les suites des accusations visant son ex-dirigeant Alex Salmond, rejetées l'année dernière par la justice.

Le Parlement écossais enquête désormais sur la façon dont le gouvernement avait initialement traité les plaintes et pour déterminer si Nicola Sturgeon avait interféré dans l'enquête ou menti au Parlement comme l'affirme Alex Salmond, qui se dit victime d'un complot politique. "Il se peut très bien que je n'aie pas tout fait correctement, ce sera à d'autres d'en juger, mais (...) je crois que j'ai agi correctement et de manière appropriée", a déclaré mercredi matin Nicola Sturgeon en commençant à donner sa version des faits devant la commission d'enquête parlementaire.

Appelée à la démission par l'opposition, la populaire dirigeante est soutenue par son camp, qui dénonce des manoeuvres pour l'affaiblir avant les élections du 6 mai, dont le SNP voudrait faire un tremplin en vue d'un nouveau réféfendum d'indépendance.
Ian Blackford, chef du groupe SNP au parlement de Westminster, a défendu son "intégrité" sur la BBC: "Elle a toujours été extrêmement claire sur le fait qu'elle n'a pas enfreint le code ministériel".

Mme Sturgeon doit notamment s'expliquer sur une réunion de mars 2018, durant laquelle elle aurait pour la première fois été informée des accusations par l'ancien chef de cabinet d'Alex Salmond. Elle avait ensuite dit au Parlement avoir été mise au courant quelques jours plus tard par le mis en cause lui-même, avant d'assurer avoir "oublié". Avant même d'entendre ses explications, Douglas Ross, le chef des conservateurs écossais, a estimé que "Nicola Sturgeon doit démissionner". Son parti soumettra un vote de défiance, a-t-il annoncé mardi soir. "S'il est établi qu'un ministre a violé le code ministériel, je pense que les gens s'attendent à une démission", avait pour sa part estimé dimanche le nouveau leader des travaillistes écossais, Anas Sarwar.

"Aucun doute"
Auditionné vendredi dernier, Alex Salmond a accusé le gouvernement d'avoir délibérément caché des documents gênants et ignoré l'avis des conseillers juridiques en persistant dans une affaire qu'ils ne pouvaient pas gagner, étrillant sa successeure.
"Je n'ai aucun doute quant au fait que la Première ministre a enfreint le code de conduite ministériel, mais ce n'est pas à moi de dire quelles devraient être les conséquences", a-t-il estimé. "L'Ecosse n'a pas failli, mais sa direction a failli."

Alex Salmond a longtemps été l'homme fort de l'Écosse, dirigeant pendant 20 ans le SNP, dont il a fait le plus grand parti local. En 2014, il avait toutefois jeté l'éponge après la victoire du "non" lors du référendum sur l'indépendance. Il a été acquitté en mars 2020 par un tribunal écossais de 13 accusations d'agressions sexuelles et tentatives de viol contre neuf femmes entre juin 2008 et novembre 2014.

Dès 2019, le gouvernement écossais avait admis avoir mal géré l'enquête interne sur les plaintes portées à l'encontre de M. Salmond par deux femmes, et avait alors accepté de lui verser plus de 500.000 livres (579.000 euros) pour couvrir ses frais de justice.
Ces nouvelles querelles en public tombent mal pour le SNP. Renforcé par le Brexit (les Ecossais s'y sont massivement opposés) et la gestion très critiquée de la pandémie par Londres, il souhaite s'appuyer sur une victoire électorale pour obtenir l'organisation d'un nouveau référendum d'autodétermination pour la nation britannique. Le gouvernement de Boris Johnson refuse fermement tout nouveau vote, estimant que la question a été réglée en 2014, mais les sondages ont donné ces derniers mois une majorité pour l'indépendance.

Accusée d'avoir menti sur les accusations de harcèlement sexuel visant son prédécesseur, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a défendu mercredi sa gestion de cette affaire, qui vaut à cette figure indépendantiste des appels à la démission.A deux mois d'élections locales cruciales pour lesquelles ils partent grand favoris, les indépendantistes du Scottish National Party...