Un jihadiste bosnien condamné à six ans de prison pour avoir combattu en Syrie

Un jihadiste bosnien, Jasmin Keserovic, connu pour être apparu dans des vidéos de propagande du groupe Etat islamique, a été condamné jeudi à six ans de prison pour avoir combattu en Syrie et pour incitation à des actes de terrorisme.

Un des plus notoires parmi les jihadistes bosniens qui avaient rejoint les rangs du groupe Etat islamique (EI), Jasmin Keserovic était parti en Syrie début 2013. Il en a été renvoyé en décembre 2019, avec six autres compatriotes qui se sont rendus après la chute du "califat" début 2019.

Keserovic, 26 ans, a été reconnu coupable d'"organisation de groupe terroriste" et d'"incitation à des activités terroristes", a annoncé un tribunal de Sarajevo dans un communiqué.

En Syrie, il "a participé, avec d'autres ressortissants bosniens, aux activités terroristes dans les rangs de l'EI", à Manbij, Kobané, Raqqa et Al-Bab, selon la même source.

Né à Zavidovici (centre) en 1994, pendant le conflit bosnien des années 1990, Keserovic s'était radicalisé, selon la presse locale, pendant son adolescence. Il avait quitté un lycée technique dans sa ville pour aller vivre pendant trois ans à Gornja Maoca (nord-est), une bourgade reculée du nord-est de la Bosnie peuplée par des musulmans intégristes.

Un leader de la mouvance islamiste locale, Husein Bosnic, dit Bilal, a été condamné en 2015 à sept ans de prison pour avoir encouragé ses adeptes, qui venaient écouter ses prêches dans ce village, à aller combattre dans les rangs de l'EI.

Pendant le procès, des spécialistes ont affirmé que Keserovic, parti en Syrie à 18 ans, apparaissait dans deux vidéos de propagande de l'EI, une diffusée en 2015, dans laquelle figurent aussi d'autres combattants islamistes des Balkans et une autre diffusée en 2016 dans laquelle il apparaît seul.

Dans ce second message vidéo, intitulé "La fierté dans le jihad", le jeune homme, vêtu d'un uniforme militaire et armé d'un fusil automatique, incite les musulmans des Balkans à "tuer les chrétiens et leurs serviteurs, dans leurs villes et leurs pays".

"Ne faites pas la différence entre les civils et les militaires", dit-il aussi dans cette vidéo analysée durant le procès.

Entre 2012 et 2016, environ 300 ressortissants bosniens sont partis en Syrie et en Irak, dont 55% d'hommes, 20% de femmes et 25% d'enfants, selon les données obtenues par l'AFP auprès des autorités.

Une trentaine d'hommes, rentrés après avoir passé un certain temps dans ces pays, ou renvoyés après s'être rendus, ont été jugés et condamnés à des peines entre douze mois et quatre ans de prison, trop clémentes selon certains experts.