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Une association soupçonnée de vouloir relancer le CCIF dissous en France

Une association soupçonnée de vouloir relancer le CCIF dissous en France

Une manifestation contre l'islamophobie, le 10 novembre 2019 à Paris, après l'appel lancé par le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France). Photo PHILIPPE LABROSSE / HANS LUCAS / AFP

Une association belge baptisée "Collectif contre l'islamophobie en Europe" est soupçonnée de vouloir poursuivre depuis Bruxelles les activités du CCIF récemment dissous en France, ce qui a valu au ministre belge de la Justice de devoir s'expliquer mercredi à la Chambre des députés.

Le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France) a été dissous début décembre par le gouvernement français, qui a reproché à cette organisation de faire de la "propagande islamiste" dans le contexte de l'assassinat mi-octobre de l'enseignant Samuel Paty, décapité pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet.

L'organisation, qui conteste la décision devant le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, a dénoncé un "acharnement". En Belgique, une association reprenant quasiment le même intitulé a été créée le 1er novembre 2020, avec des statuts publiés officiellement le 13 janvier 2021, a expliqué mercredi le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne.

Mais "même s'il existe des liens entre cette organisation et celle dissoute en France, la Sûreté de l'Etat (le service de renseignement civil belge, ndlr) indique que l'association n'a jusqu'à présent pas encore développé d'activités concrètes", a-t-il ajouté. Le ministre a insisté sur le nécessaire respect de la liberté d'association, et rappelé qu'en l'état actuel de la loi belge le pouvoir exécutif n'était pas habilité à dissoudre une association, seule la justice pouvant se saisir de faits délictueux.

M. Van Quickenborne était interpellé par plusieurs députés jugeant "inacceptable" qu'une telle association puisse s'installer en Belgique pour "propager l'islam radical", selon eux.

"Aucun d'entre nous n'a oublié que les terroristes qui ont frappé la France le 13 novembre (2015) venaient de Belgique, avaient créé un réseau ici, s'étaient radicalisés à partir de la Belgique", a affirmé l'un de ces députés, Georges Dallemagne (centriste). "Cela crée une responsabilité particulière de notre pays, notamment à l'égard de la France, mais aussi en termes de coordination et de cohésion européenne par rapport à la menace radicale islamiste", a-t-il poursuivi.

Le ministre de la Justice a dit "comprendre l'inquiétude" à propos du CCIE, établi à Bruxelles, et promis la vigilance de l'Etat belge. "La Sûreté de l'Etat consacrera l'attention nécessaire à cette association si elle devait développer des activités dans notre pays, et la justice interviendra comme il se doit", a assuré le ministre libéral flamand.

En France, la dissolution du CCIF avait été annoncée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans la foulée de la décapitation, le 16 octobre, de Samuel Paty par un jeune extrémiste islamiste. Avant même cette mesure, le collectif avait annoncé s'être auto-dissous et avoir redéployé des activités à l'étranger.

Une association belge baptisée "Collectif contre l'islamophobie en Europe" est soupçonnée de vouloir poursuivre depuis Bruxelles les activités du CCIF récemment dissous en France, ce qui a valu au ministre belge de la Justice de devoir s'expliquer mercredi à la Chambre des députés.Le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France) a été dissous début décembre par le gouvernement...