Un octogénaire irano-américain malade empêché de quitter l'Iran, dit son fils

L'Iran a commué la sentence d'un octogénaire irano-américain malade mais lui interdit de quitter son territoire, a affirmé lundi son fils en exhortant le président des Etats-Unis Joe Biden à faire de son dossier une priorité.

Baquer Namazi, 84 ans, un ancien responsable de l'Unicef, avait été détenu en février 2016 lorsqu'il s'était rendu en Iran après l'arrestation à Téhéran de son fils Siamak Namazi, un homme d'affaires. Les deux avaient été condamnés pour "espionnage" au profit des Etats-Unis.

Le frère de Siamak, Babak, a indiqué que la justice iranienne avait réduit la sentence de son père au temps déjà passé en prison il y a un an, sur la base de ses problèmes de santé.

"Comme vous pouvez l'imaginer, nous étions fous de joie à l'idée que le cauchemar puisse enfin être terminé pour mon père et qu'il puisse quitter l'Iran afin de recevoir les soins et les procédures médicales dont il a tant besoin, et de passer le peu de temps qui lui reste avec ses petits-enfants", a déclaré Babak Namazi lors d'une conférence de presse en ligne.

M. Namazi a précisé que son père, malgré ses problèmes de santé, s'était lancé dans une quête éperdue pour obtenir un nouveau passeport afin de quitter l'Iran, mais qu'il s'est avéré que les puissants Gardiens de la Révolution l'ont placé sur la liste des personnes interdites de quitter le territoire. "Il est absolument scandaleux que l'Iran continue de jouer avec la vie de mon père", a-t-il dit. "Ma famille s'attend à ce que le président Biden et son administration ne fassent pas de concessions ou d'accords avec l'Iran qui n'incluent pas -- et qui ne posent pas comme condition préalable -- la libération de mon père et de Siamak", a-t-il ajouté. Selon l'avocat de la famille, Baquer Namazi a besoin d'un stent pour la principale artère vers son cerveau, bouchée à 80%, et il risque donc d'être victime d'une attaque.

La nouvelle administration américaine de Joe Biden a récemment annoncé accepter une invitation de l'Union européenne à des pourparlers avec Téhéran pour réactiver l'accord sur le nucléaire iranien. Le conseiller à la sécurité nationale de M. Biden, Jake Sullivan, a dit dimanche que la libération des Américains détenus en Iran serait "une importante priorité".