Greenpeace appelle l'Etat libanais à "agir immédiatement"

Le directeur de l'ONG Greenpeace au Moyen-Orient, Julien Jreissati, a appelé lundi le ministère libanais de l'Environnement à prendre des mesures immédiates pour évaluer la gravité de la marée noire en Méditerranée qui a atteint la côte libanaise méridionale et à mettre en place un programme de surveillance de manière à minimiser les effets de la catastrophe sur l'environnement et la santé publique.

Cette marée noire est due au déversement de "dizaines à des centaines de tonnes" de bitume d'un navire, selon les premières indications du ministère israélien de l'Environnement. Elle ravage les côtes israéliennes depuis plusieurs jours et a atteint le littoral du Liban-sud, comme l'avait annoncé plus tôt dans la journée le Premier ministre sortant Hassane Diab. Des vents puissants et des vagues inhabituellement hautes ont entraîné le déversement de tonnes de goudron sur les plages d'Israël, depuis Rosh Hanikra, en face de Ras Naqoura, du côté libanais de la frontière, jusqu'à Ashkelon, à la limite de la bande de Gaza, après la découverte d'une des plus importantes marées noires de l'histoire du pays.

"Greenpeace Moyen-Orient appelle à une action immédiate du ministère de l'Environnement pour évaluer la sévérité de cette marée noire et à mettre un place un programme de suivi pour minimiser les effets de la catastrophe sur l'environnement et la santé publique", a demandé le directeur de l'ONG internationale sur son compte Twitter. "Selon les résultats des études, les autorités devraient publier des consignes de sécurité pour les Libanais, notamment en ce qui concerne la pêche et la baignade", a-t-il encore plaidé. Cet incident s'ajoute à une longue liste de marées noires, déversements d'hydrocarbures et dommages écologiques. Autant de menaces pour "la biodiversité marine et les habitants de la Méditerranée orientale", selon M. Jreissati. "C'est une manifestation de la destruction de la nature résultant de la dépendance de nos systèmes mondiaux aux ressources fossiles", a-t-il jugé.

Face à cette catastrophe, le Premier ministre Diab a demandé "d'agir en conséquence pour réparer les dégâts causés par cette marée noire", rapporte son bureau de presse. Il a demandé à la ministre sortante de la Défense Zeina Acar, au ministre sortant de l'Environnement, Damien Kattar et au Conseil national de la recherche scientifique (CNRS) de suivre ce dossier. Les autorités israéliennes ont appelé la population "à ne pas se rendre à la plage pour s'y baigner ou y faire du sport jusqu'à nouvel ordre".