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Économie - Dépréciation

Le taux de change pointe à plus de 9 500 livres pour un dollar

Le taux de change pointe à plus de 9 500 livres pour un dollar

Le taux gravitait hier autour de 9 300 livres pour un dollar, avec un pic à plus de 9 500 livres enregistré en cours de journée, selon plusieurs sources. Photo d'archives P.H.B

Vivotant depuis environ un mois juste en dessous des 9 000 livres libanaises pour un dollar, le taux de change entre la monnaie nationale et le billet vert sur le marché parallèle est subitement reparti à la hausse ces deux derniers jours pour atteindre un de ses plus hauts niveaux depuis le début de la crise, non loin du record de 9 800 enregistré le 2 juillet 2020.

Selon plusieurs sources consultées par L’Orient-Le Jour, le taux a ainsi gravité hier autour de 9 300 livres pour un dollar, avec un pic à plus de 9 500 livres enregistré en cours de journée, notamment rapporté par le site lirarate.com. En fin de journée, le dollar s’échangeait tout de même encore au-dessus de 9 300 livres, selon plusieurs sources concordantes. L’une d’elles suivant de près ces fluctuations a pour sa part constaté un décalage entre les taux annoncés et ceux effectivement pratiqués par les agents. « Le dollar s’échangeait hier chez les changeurs à 9 200 livres en cours de journée, soit 300 livres de moins que ce qui était affiché à l’instant même sur ces applications (qui relaient les taux) au même moment », a relevé la source.

Déconfinement

La monnaie nationale a entamé mi-2019 une descente aux enfers en plein contexte de crise, après avoir été stabilisée pendant plus de 20 ans à 1507,5 livres pour un dollar par la Banque du Liban (BDL). Si cette parité officielle est toujours artificiellement maintenue pour certaines opérations, c’est bien le taux du marché parallèle qui fait office de repère, ce dernier étant également répercuté par les agents agréés, au détriment du taux de 3 900 livres pour un dollar qui leur est en principe imposé par la BDL.

Dans Le Commerce du Levant

Quelle devrait être la parité de la livre libanaise face au dollar?

Si l’hypothèse d’une manipulation du taux pour des gains à court terme n’est pas écartée, plusieurs acteurs du marché interrogés s’accordent sur le fait que ces fluctuations ne sont pas, comme souvent, provoquées par un seul facteur. Ils évoquent des causes objectives encourageant une tendance à la hausse, auxquelles s’ajoute une certaine panique, engendrant pour l’occasion une « prophétie autoréalisatrice ». « Craignant une dépréciation encore plus forte, les gens se précipitent pour acheter des dollars », note l’une des sources.

Première raison évoquée : l’absence d’avancée sur les plans économique et politique dans le contexte de crise actuel avec le blocage de la formation du gouvernement depuis août dernier ; le retard dans le processus de rationalisation des subventions sur certaines importations, annoncé par l’exécutif sortant et demandé par la BDL ; ou encore les critiques de certains députés par rapport au prêt de 246 millions de dollars récemment accordé par la Banque mondiale dans le cadre d’un programme d’aide et sur lequel ils doivent encore se prononcer.

Le deuxième facteur déterminant est lié à la reprise d’activité de certains secteurs dans le cadre du déconfinement progressif entamé par les autorités depuis le 8 février, suite à près d’un mois de bouclage quasi total décrété pour faire face au coronavirus. « Les industriels et les importateurs (ceux qui n’étaient pas autorisés à ouvrir, NDLR) s’apprêtent à augmenter leur activité à partir du début de la semaine prochaine, ce qui augmente la demande de dollars et donc le taux », explique une des sources.

Dans Le Commerce du Levant

Vers une unification des taux de change dollar/livre

Enfin la dernière cause majeure serait liée au fait que les banques du pays se replient sur le marché parallèle pour acheter des dollars afin de pouvoir se conformer à la circulaire n° 154 de la BDL adoptée en août dernier. Les établissements bancaires doivent en effet placer au moins 3 % de leurs dépôts en devises détenus à fin juillet 2020 auprès de leurs banques correspondantes à l’étranger, avant le 28 février. « Il semble qu’avec le rapprochement de la date d’échéance (…), la pression sur la livre va augmenter, les banques ayant recours aux bureaux de change pour acheter des dollars », tweetait notamment le PDG de FFA Private Bank, Jean Riachi, il y a deux jours.

Par ailleurs, le député Jamil Sayyed, qui tance depuis des mois dans les médias le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, a suggéré sur Twitter que ce dernier serait en train de « manipuler le cours du dollar (face à la livre libanaise) afin de favoriser la formation d’un gouvernement dirigé par Saad Hariri ». Une analyse considérée « inconcevable » par une source bancaire, et qui voit mal la BDL, dans les circonstances actuelles, acheter des dollars au prix fort sur le marché parallèle simplement pour faire grimper le taux.

Vivotant depuis environ un mois juste en dessous des 9 000 livres libanaises pour un dollar, le taux de change entre la monnaie nationale et le billet vert sur le marché parallèle est subitement reparti à la hausse ces deux derniers jours pour atteindre un de ses plus hauts niveaux depuis le début de la crise, non loin du record de 9 800 enregistré le 2 juillet 2020.
Selon...

commentaires (4)

En 1982, c’était 10’452 km2. En 2021, c’est 10’452 LL. Les chiffres correspondent, mais le règne fort s’est trompé d’unité de mesure...

Gros Gnon

10 h 34, le 20 février 2021

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Commentaires (4)

  • En 1982, c’était 10’452 km2. En 2021, c’est 10’452 LL. Les chiffres correspondent, mais le règne fort s’est trompé d’unité de mesure...

    Gros Gnon

    10 h 34, le 20 février 2021

  • Pour tous ceux qui revent ou qui pensent que la livre libanaise se redressera un jours ils vont etre decus car on a jamais vu ca dans l histoire ,encore moins au liban dont le but de ses gouvernants ce n est pas servir le peuple mais de s enrichir d abords, quand vous savez combien ca coute pour devenir député au liban , des millions de dollars , de toutefacon toux ceux qui gouvenent le Liban +le gouverneur de la BDL leur argent est en dollar à l étrander.

    youssef barada

    15 h 19, le 19 février 2021

  • le USD monte parce que les députes Hezbollah ne veulent pas des 247 miilions de la Banque Mondiale. c'est aussi simple que ca ! Pas la peine de vouloir faire de la haute finance. notre marché des changes en est réduit a sa plus simple expressions : une offre de Dollar quotidienne contre une demande quotidienne. Heureusement d'ailleurs. Sinon les Banques auraient fait ce qu'elles avaient fait dans les années '80 en prettant de la Livre pour acheter du Dollar.

    Lebinlon

    10 h 36, le 19 février 2021

  • Les blocages à la formation du gouvernement sont directement responsables de la dégradation de la monnaie nationale. Qui ?

    Esber

    08 h 48, le 19 février 2021

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