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Dernières Infos - Conflit

L'OTAN diffère ses décisions pour l'Afghanistan, renforce ses effectifs en Irak

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. Photo d'archives AFP

Les pays membres de l'OTAN ont différé jeudi leur décision sur leur retrait d'Afghanistan dans l'attente d'un accord de paix et renforcé considérablement les effectifs de leur "mission de formation" en Irak, pour permettre aux forces irakiennes d'assurer la sécurité de leur pays.

"Nos missions de formation en Afghanistan et en Irak sont des contributions essentielles à la lutte contre le terrorisme international", a expliqué le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg à l'issue de deux journées de réunions en visio-conférence avec les ministres de la Défense de l'OTAN. Le format était limité, mais il a permis une première prise de contact avec le nouveau patron du Pentagone, Lloyd Austin. Les Américains n'ont toutefois encore rien dévoilé de leurs intentions quant à leur désengagement d'Afghanistan et d'Irak, où ils mènent depuis 2014 une coalition internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique.

Un arbitrage devient urgent pour "Resolute Support", la mission de formation de l'OTAN en Afghanistan, car l'accord conclu avec les talibans par l'administration de l'ex-président américain Donald Trump (2017-2021) prévoit le départ de toutes les troupes étrangères le 1er mai. Mais les condition de ce départ ne sont pas remplies. Le processus de paix s'enlise, les talibans poursuivent leurs violences et menacent les troupes de l'OTAN.

"Aucune décision finale n'a été prise à ce stade", a annoncé Jens Stoltenberg. "Les alliés de l'OTAN continueront de se concerter de façon étroite et de se coordonner dans les prochaines semaines". Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est entretenu mercredi avec le président afghan Ashraf Ghani et lui a "réitéré l'engagement de l'Amérique à soutenir le processus de paix, visant à un règlement politique juste et durable et à un cessez-le-feu permanent et complet", ont indiqué ses services.

"Dilemmes"

"Nous faisons face à une situation difficile et à des dilemmes compliqués", a souligné Jens Stoltenberg. "Si nous restons après le 1er mai, nous courons le risque d'attaques contre nos troupes et nous courons le risque de nous engager dans une présence continue", a-t-il souligné. "Mais si nous partons, nous prenons le risque de perdre toutes les avancées et de voir l'Afghanistan devenir un refuge pour les groupes terroristes internationaux". "Un règlement pacifique est toujours possible en Afghanistan", a-t-il assuré. "Pour cela il faut que les talibans négocient de bonne foi, réduisent les violences et mettent un terme à leur coopération avec des groupes terroristes internationaux qui planifient des attaques contre les pays de l'Alliance". "Nous devons nous assurer que toutes les conditions sont en place et nous voulons évaluer quels risques nous sommes prêts à prendre", a-t-il insisté.

L'OTAN est en Afghanistan depuis presque 20 ans mais a réduit sa présence, passée de 130.000 militaires de 36 pays engagés dans des opérations de combat à 9.600 aujourd'hui, dont 2.500 Américains, chargés de la formation des forces afghanes.

La mission en Irak créée en 2017 procède de la même démarche: permettre le retrait des troupes de l'Alliance engagées dans ce pays contre l'Etat islamique. Elle compte 500 militaires aujourd'hui, dont 300 seulement sont déployés dans le pays.

"Aujourd'hui, nous avons décidé d'élargir la mission de formation de l'OTAN en Irak afin de soutenir les forces irakiennes dans leur lutte contre le terrorisme et de garantir que l'ISIS (Etat islamique) ne reviendra pas. Notre mission passera de 500 à environ 4.000 personnes de manière graduelle", a annoncé Jens Stoltenberg. "La mission sera renforcée dans les mois à venir et elle devra permettre aux Irakiens de stabiliser leur propre pays", a-t-il dit. Ce renforcement suscite toutefois des doutes de la part de plusieurs délégations. "Je ne vois pas 4.000 hommes prêts à être déployés", a confié un diplomate. "Ce chiffre n'est pas définitif", a indiqué un autre. "Les évolutions en Afghanistan pourraient permettre de libérer des capacités", a reconnu le premier diplomate.

Les pays membres de l'OTAN ont différé jeudi leur décision sur leur retrait d'Afghanistan dans l'attente d'un accord de paix et renforcé considérablement les effectifs de leur "mission de formation" en Irak, pour permettre aux forces irakiennes d'assurer la sécurité de leur pays. "Nos missions de formation en Afghanistan et en Irak sont des contributions essentielles à la lutte...