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Dernières Infos - Assassinat de Lokman Slim

May Chidiac : Le Liban est revenu à l'inquiétude de la période des assassinats de 2005

May Chidiac : Le Liban est revenu à l'inquiétude de la période des assassinats de 2005

L'ancienne ministre libanaise et ex-journaliste May Chidiac. Photo AFP

L'ancienne ministre libanaise May Chidiac (Forces Libanaises) a estimé samedi que "le Liban était revenu à l'inquiétude qui prévalait lors de la période des assassinats de 2005", établissant un lien entre le Hezbollah et l'assassinat de l'intellectuel et activiste chiite Lokman Slim, intervenu dans la nuit de mercredi à jeudi. Le meurtre de ce farouche opposant au parti chiite et symbole de la liberté d'expression, a réveillé la crainte d'une reprise des assassinats politiques comme le Liban en a connu entre 2004 et 2013. Plusieurs voix se sont élevées pour attribuer ce crime au Hezbollah car il a eu lieu dans les régions contrôlées par le parti au Liban-sud.

"Le Liban est revenu à l'inquiétude qui prévalait à l'époque des assassinats en 2005", a estimé l'ex-journaliste, elle-même victime d'une tentative d'assassinat à la bombe cette année-là, et qui lui coûta un bras et une jambe. Selon ses propos accordés à la chaîne Al-Hadath, May Chidiac affirme que le Hezbollah est lié à l'assassinat de Lokman Slim, estimant que le parti chiite "profite de ce que ses opposants soient réduits au silence". Elle estime qu'"aucun service sécuritaire ne peut révéler l'identité des assassins", rappelant que de précédentes enquêtes internationales "ont mis en cause de nombreux suspects appartenant au Hezbollah lors d'investigations antérieures", en référence au jugement du Tribunal spécial pour le Liban qui a condamné par contumace le 11 décembre 2020 Salim Ayache, membre présumé du Hezbollah, à la prison à perpétuité pour avoir pris part à l’assassinat en 2005 de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. 

L'ancienne ministre a enfin appelé à "une enquête internationale sur la double explosion meurtrière du port de Beyrouth le 4 août dernier et sur l'assassinat de Lokman Slim". "Si les autorités judiciaires peuvent agir mais ne le font pas, c'est une catastrophe. Si elles n'en ont pas les moyens et restent impuissantes, c'est une catastrophe plus grande encore", a-t-elle estimé. Le Liban avait été secoué le 4 août par une immense explosion au port, qui a fait plus de 200 morts et au moins 6.500 blessés. La gigantesque déflagration avait ravagé des quartiers entiers de la capitale. Selon les autorités, l'explosion a été provoquée par l'incendie d'une grande quantité de nitrate d'ammonium stockée sans mesure de précaution dans le port depuis 2013. Le Liban a refusé l'ouverture d'une enquête internationale et l'enquête locale piétine six mois après le drame. 

"Le juge doit être audacieux lorsqu'il accepte de s'occuper d'un dossier. S'il craint des menaces ou s'il est soumis à des pressions politiques, il vaut mieux qu'il se retire ou refuse d'accepter le dossier", a encore affirmé May Chidiac, en référence à la corruption notoire qui mine le corps judiciaire libanais souvent soumis aux pressions politiques.

L'ancienne ministre libanaise May Chidiac (Forces Libanaises) a estimé samedi que "le Liban était revenu à l'inquiétude qui prévalait lors de la période des assassinats de 2005", établissant un lien entre le Hezbollah et l'assassinat de l'intellectuel et activiste chiite Lokman Slim, intervenu dans la nuit de mercredi à jeudi. Le meurtre de ce farouche opposant au parti chiite et symbole...