Poursuites lancées pour "homicide volontaire" contre l'époux de Zeina Kanjo

Des poursuites judiciaires ont été lancées jeudi soir pour "homicide volontaire" contre Ibrahim Ghazal, le mari de Zeina Kanjo, qui avait été retrouvée morte le week-end dernier, étouffée à son domicile conjugal situé à Aïn el-Mreissé à Beyrouth. Les poursuites ont été lancées par le procureur général près la cour d'appel de Beyrouth, Ziad Abou Haïdar. Selon le code pénal libanais, les personnes poursuivies pour homicide volontaire risquent la peine de mort. 

Cette affaire a été déférée devant le premier juge d'instruction de Beyrouth par intérim, Charbel Abou Samra, qui doit émettre un mandat d'arrêt par contumace contre le prévenu, une procédure qui sera suivie par la publication d'une notice d'Interpol, Ibrahim Ghazal étant actuellement en fuite, probablement en Turquie, selon l'avocat de la famille de la victime. 

Zeina Kanjo avait déjà porté plainte contre son mari pour violence conjugale et s'apprêtait à entamer une procédure de divorce. 

Le Liban avait adopté en 2013 la loi 293 sur la violence domestique, mais nombre de femmes continuent de subir les mauvais traitements de leur mari et ce chiffre a augmenté au cours de l'année écoulée en raison des confinements sanitaires successifs au Liban. Selon Leila Awada, avocate et cofondatrice de l'association Kafa, si la loi 293 a assuré une avancée pour la sécurité des femmes, elle pâtit d'un "manque de fermeté" dans son application.