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Lifestyle - Un peu plus

Quand les choses iront mieux

Quand les choses iront mieux

Photo DR

Quand on est au fond du gouffre, on a cette douloureuse sensation qu’on ne pourra jamais en sortir. Qu’on restera éternellement tapi sans que rien ni personne n’y puisse grand-chose. Pourtant, on le sait, et aussi cliché cela puisse paraître, la lumière est au bout du tunnel. Qu’après la pluie, vient le beau temps. Pour nous, Libanais, la pluie est un sacré euphémisme. C’est plutôt la tempête qui qualifierait nos vies aujourd’hui. Mais la tempête se traverse. Elle ne dure pas éternellement. Aussi violente soit-elle.

Tout a une fin. La pandémie se terminera bien un jour ou l’autre quand le monde entier sera vacciné. Et même si dernièrement, on parle beaucoup du virus Nipah, on sait pertinemment que nous sommes quasiment tous atteints de psychose en ce moment. Le Covid-19 est amené à s’éteindre, comme tous les virus avant lui. C’est le temps qui lui fera son affaire. Et même si nos vies auront changé, on retrouvera une certaine normalité. En portant peut-être des masques dans les aéroports, en continuant à respecter certains gestes de précaution, en faisant attention. Le Covid-19 nous aura blessés, emportant avec lui des êtres chers, mais il nous aura beaucoup appris sur la race humaine. Et bientôt, on pourra à nouveau sortir et reprendre le chemin de la liberté, à l’instar de la Nouvelle-Zélande.

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Ce chemin de la liberté, nous l’emprunterons également au Liban. Parce que tout a une fin. Nos dirigeants ne sont pas immortels et aucun régime n’a jamais perduré sempiternellement. Particulièrement les régimes basés sur la répression. Tripoli s’est soulevée, nous atteindrons l’épilogue de la léthargie du peuple libanais. Quelque chose va se passer, on le sait pertinemment au fond de nous, même si le souffle nous manque, même si l’espoir (un des sentiments les plus dangereux du monde) nous a abandonnés. La patience est une vertu même si elle est extrêmement pénible. Elle est impossible à garder quand on souffre, qu’on meurt de faim, qu’on ne voit aucune lueur. Même si beaucoup ont baissé les bras, que d’aucuns sont partis et d’autres cherchent à le faire. Notre pays est un pays d’exil. Depuis toujours. Et de ces exils, un grand nombre de Libanais sont revenus, et ceux qui sont restés là, où l’herbe était plus verte, sont restés libanais. Et jamais auparavant la diaspora n’a autant aidé sa terre natale. Nous sommes solidaires, et ce au-delà des frontières. Nous sommes une équipe formée d’individus qui ne voulons pas laisser tomber. Nous nous battons pour ceux qui ne le peuvent pas. Et même si nous avons parfois des coups de blues ou l’envie de tout lâcher, nous continuerons ce périple. Même si nous partons. Et ce combat que nous peinons à mener, nous le gagnerons. Si ce n’est pas demain, ce sera après-demain. Nous remporterons des batailles pour enfin gagner la guerre. Les révolutions et les changements ne se sont pas faits en un jour. Tout comme Rome. Et si la pandémie comme l’épuisement dû à l’effondrement économique sans précédent qu’ont provoqué Riad Salamé, Hassan Nasrallah, Nabih Berry, Gebran Bassil et son beau-père, les Hariri père et fils, Walid Joumblatt, Samir Geagea et tous leurs complices (la liste est longue) ont mis en berne notre désir de s’insurger, ce désir renaîtra.

Et enfin, nous retrouverons notre pays. Nous retrouverons ses forêts et ses montagnes, ses côtes et ses vallées, et les rues de ces villes meurtries qui ne rêvent que d’une chose : être nettoyées de ceux qui nous les ont détruites.

Quand on est au fond du gouffre, on a cette douloureuse sensation qu’on ne pourra jamais en sortir. Qu’on restera éternellement tapi sans que rien ni personne n’y puisse grand-chose. Pourtant, on le sait, et aussi cliché cela puisse paraître, la lumière est au bout du tunnel. Qu’après la pluie, vient le beau temps. Pour nous, Libanais, la pluie est un sacré euphémisme. C’est...

commentaires (3)

Welcome back Medea . Oui nous nous battrons tous ensembles pour notre beau pays . Pour un État Nation .

Joe Azar

10 h 48, le 06 février 2021

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Commentaires (3)

  • Welcome back Medea . Oui nous nous battrons tous ensembles pour notre beau pays . Pour un État Nation .

    Joe Azar

    10 h 48, le 06 février 2021

  • Merci Medea! Oui bien sûr, la lucidité optimiste est notre leitmotiv

    Mireille Braidy

    06 h 54, le 06 février 2021

  • Amen. On y croit si fort. Merci Medea

    Jocelyne Hayeck

    08 h 22, le 05 février 2021

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