Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Electricité

Ghajar annonce un accord avec l'Irak sur 500.000 tonnes de fuel

Ghajar annonce un accord avec l'Irak sur 500.000 tonnes de fuel

Des Libanaises regardent par la fenêtre d’un bâtiment couvert de fils électriques dans la ville de Tripoli, dans le nord du Liban, le 13 mars 2016 (AFP)

Le ministre libanais sortant de l'Energie, Raymond Ghajar, a affirmé mercredi que l'Irak avait accepté de fournir au Liban 500.000 tonnes de fuel lourd au Liban dans un premier temps afin d'alimenter le secteur électrique en crise du pays, assurant que "le Liban ne sera pas plongé dans le noir".

Le ministre a été reçu par le chef de l'Etat, Michel Aoun, pour discuter des négociations en cours avec Bagdad, auxquelles participe le directeur de la Sûreté générale libanaise, Abbas Ibrahim, pour sécuriser l'approvisionnement du pays en fuel.

Le ministre a négocié un contrat pour l'importation par le Liban de pétrole irakien à partir de l'année 2021. Le pétrole en provenance d'Irak devrait permettre d'approvisionner les centrales électriques du pays, alors que le contrat entre l'Etat libanais et Sonatrach, l’un des fournisseurs en carburant d’Électricité du Liban (EDL), avec la Kuwait Petroleum Company, est arrivé à expiration le 31 décembre 2020 et que les inquiétudes croissent quant à l'approvisionnement électrique du pays. L’annonce du contrat irakien intervient alors que la question d’une levée des subventions pour l’importation de produits stratégiques, dont le carburant, est actuellement étudiée par l’Exécutif, les réserves de la Banque du Liban n’étant bientôt plus suffisantes pour couvrir ces dépenses.

"Le gouvernement irakien a pris la décision de fournir au Liban 500.000 tonnes de fuel lourd, dans un premier temps et pour une période d'un an", a annoncé Raymond Ghajar, affirmant avoir demandé une plus grande quantité, mais être satisfait de ce premier accord. "C'est correct mais insuffisant. Toutefois, avec le mécanisme spot cargo (qui permet d’assurer un approvisionnement rapide en produits dérivés du pétrole, ndlr), c'est considéré comme un bon accord". "Cette cargaison est actuellement approuvée par le ministère de l'Énergie pour garantir des expéditions immédiates de carburant et économiser un demi-million de dollars pour chaque expédition", a-t-il ajouté. "Le Liban ne sera pas plongé dans le noir", a assuré M. Ghajar. "Le ministère de l'Énergie travaille jour et nuit de manière transparente pour assurer les besoins du marché libanais en fuel et en électricité. Tout le monde peut consulter les cahiers de conditions publiés sur la plateforme électronique du ministère", a-t-il fait savoir.

L'importation de pétrole irakien est toutefois problématique pour le Liban. Ce pétrole est riche en soufre et doit impérativement être raffiné pour pouvoir répondre aux normes internationales en vigueur pour l’alimentation des centrales électriques qui consomment ce type de combustible, explique Yahya Mawloud, directeur d’exploitation de la société Middle East Power – qui opère les centrales de Zouk et de Jiyyé pour le compte d’EDL jusqu’en 2022. Selon lui, l’utilisation d’un tel carburant exigerait des niveaux de maintenance beaucoup plus élevés, sans parler de la facture du raffinage. Car, comme le rappelle Marc Ayoub, chercheur en énergie à l’Institut Issam Fares de l’Université américaine de Beyrouth, si un accord est conclu avec l’Irak, ses produits pétroliers devraient être expédiés vers un autre pays pour y être raffinés, puis transportés au Liban. Pour l’expert, cette option va également se heurter à des obstacles relatifs à la complexité des transports et au paiement qui rendront l’ensemble coûteux et peu efficace pour le pays. Si les décideurs font valoir que le pétrole irakien pourrait être traité soit dans les raffineries de pétrole de Tripoli, soit dans celles de Zahrani, le fait est que ces raffineries sont obsolètes et n’ont plus fonctionné depuis des décennies.

Déjà en septembre 2020, l'armée avait récupéré 1 800 000 litres de "gasoil" offert par le gouvernement irakien dans le sillage de la double explosion meurtrière du 4 août du port de Beyrouth et qui était initialement destinés à alimenter la centrale électrique de Zahrani (Liban-Sud) gérée par EDL. Il s'était finalement avéré que ce carburant n'était pas adapté aux unités de production de la centrale.

Le ministre libanais sortant de l'Energie, Raymond Ghajar, a affirmé mercredi que l'Irak avait accepté de fournir au Liban 500.000 tonnes de fuel lourd au Liban dans un premier temps afin d'alimenter le secteur électrique en crise du pays, assurant que "le Liban ne sera pas plongé dans le noir". Le ministre a été reçu par le chef de l'Etat, Michel Aoun, pour discuter des négociations en...