Tripoli : des manifestants bloquent les routes menant à la place al-Nour, l'armée déployée

Plusieurs manifestants ont bloqué lundi en début de soirée les routes menant à la place al-Nour à Tripoli (Liban-Nord), haut lieu de la contestation populaire du 17 octobre 2019, au lendemain de nouvelles échauffourées qui ont fait une dizaine de blessés légers. L'armée et les Forces de sécurité intérieure se sont déployées sur les lieux, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

A Saïda, au Liban-Sud, un sit-in a également eu lieu place Elia où des dizaines de manifestants sont venus crier leur colère contre la série d'arrestations dans les milieux contestataires ces derniers jours suite à des rassemblements en plusieurs points du territoire, rapporte notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah.

Dimanche après-midi, plusieurs centaines de manifestants venus de plusieurs régions libanaises s'étaient rassemblés sur la place al-Nour afin d'exprimer leur solidarité avec les Tripolitains. Depuis une semaine, les manifestations sont quasi-quotidiennes dans la capitale du Nord, ville la plus pauvre du bassin Est de la Méditerranée. Ses habitants expriment régulièrement leur opposition au pouvoir et leur ras-le bol face à la crise socio-économique dans laquelle est plongée le Liban, que le renforcement du confinement sanitaire depuis mi-janvier est venu aggraver.

La tension est montée tout au long de la semaine passée et les sit-in ont dégénéré plusieurs jours de suite en affrontements avec les forces de sécurité et l'armée. Ces heurts ont fait un mort et plus de 400 blessés. Plusieurs bâtiments ont été dégradés, voire incendiés, comme le siège historique de la municipalité de la ville, un acte qui a suscité un tollé dans le pays. Les responsables politiques du pays se rejetaient la balle quant à l'origine de ces émeutes, s'interrogeant sur leur caractère spontané ou non.